C’est une polémique au goût de choc de générations. Les friands de nouvelles technologies que le marché algérien n’arrivent pas à satisfaire, généralement des jeunes, se confrontent à une taxe astronomique sur le matériel électronique acheté en ligne sur des sites étrangers, taxes instaurées dans le cadre de la nouvelle loi de finances approuvée en décembre dernier par l’APN, le sénat, et signée par le président Tebboune.
Largement relayés sur les réseaux sociaux, les témoignages des acheteurs consternés ont fini par faire sortir la direction des douanes de son silence. L’indignation des acheteurs s’est vite transformée en une campagne en ligne, sous le hashtag #Khelini_Nechri (laisse-moi acheter).
Qu’en pense la douane ?
Selon la direction générale des Douanes algériennes, les nouvelles taxes instaurées sur les produits importées via colis ne concernent pas les commerçants et les importateurs de gros, rapporte le journal arabophone Echouruk. Ces taxes ne concernent donc que les personnes activant dans le secteur du E-Commerce sans être munis de registre de commerce.
Dans une déclaration accordée à la même source, le directeur de la fiscalité au sein de la direction générale des Douanes algériennes explique que ses services ont constaté de larges opérations de fraude dans le domaine de l’E-commerce. Le responsable confie que beaucoup de commerçants importaient des colis sans registre de commerce, se faisant passer pour de simples citoyens, afin d’échapper aux taxes.
« Nous avons constaté récemment un mouvement inhabituel de colis contenant des produits achetés sur des sites internationaux de vente en ligne, notamment des téléphones portables, ce qui nous a poussé à prendre des mesures de renforcement du contrôle », avait déclaré le directeur de l’information et de la communication à la DGD, Djamel Brika, en mai 2020, à l’APS.
Toujours selon le même intervenant, il est inconcevable que le citoyen qui achète des sites de vente en ligne ne paie pas de taxes au trésor public. Il ajoute que la loi de finances 2022 est venue pour encadrer le secteur du E-Commerce. Les taxes qui sont maintenant instaurées ne dépassent pas celles que paie un importateur lambda, souligne-t-il.
Ces taxes ne sont pas fraîchement fixées, ajoute le responsable qui souligne qu’elles obéissent à ce qui a été décidé dans le cadre de la loi de finances 2022.