Tebboune fera face à une crise de légitimité selon Louisa Aït Hamadouche

Tebboune fera face à une crise de légitimité selon Louisa Aït Hamadouche

Dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar, Louisa Aït Hamadouche, enseignante en sciences politiques à l’Université d’Alger, a considéré que les récentes élections présidentielles constituent, certes un succès technique, mais aussi un échec politique.

En effet, selon elle, les autorités sont parvenues à organiser les élections, mais ils n’ont pas réussi à convaincre la majorité de la société de leur sérieux. Elle continu que le président élu « va faire face à une grande crise de légitimité » sur plusieurs plans. D’un côté, le fait qu’il est élu à moins de 20 % du nombre du corps électoral (58% du suffrage exprimé), et de l’autre son parcours sur lequel « plane le spectre du son soutien au 5e mandat ».

La politologue a soutenu que le prochain mandat va se distinguer des précédents, en s’appuyant sur le fait que le suffrage a été largement contesté par le peuple, vu le grand soulèvement populaire qui s’est accentué au moment même du déroulement du scrutin et à l’annonce des résultats.

Louisa Aït Hamadouche a considéré que seul « une volonté politique rationnelle peut concrétiser les promesses de dialogue avec le Hirak et dépasser avec succès la prochaine étape ». La prise en charge effective de la crise ne peut pas se concrétiser, selon elle « avec les manœuvres stratégiques permettant seulement de gagner le temps, et qui ne font qu’élargir le fossé entre les autorités et les citoyens ».

Sur une question concernant la relation entre le nouveau président et le chef d’état-major, Aït Hamadouche a réaffirmé que le Hirak a vraiment changé la donne. En effet, le Hirak est désormais une nouvelle constante à prendre en considération, selon elle. « La différence entre la situation politique actuelle et celle du passé c’est bel et bien le Hirak, qui n’admet pas le retour vers la politique exercée auparavant » a-t-elle soutenu. Remettre l’autorité militaire à sa place est censé donner une certaine crédibilité au nouveau président. « Si non, il y’aurai aucune différence entre Tebboune et Bensalah qui a été privé de toutes prérogatives d’un chef d’Etat ».