Tebboune : « L’Afrique doit s’évaluer elle-même avant d’être jugée par les autres »

Tebboune : « L’Afrique doit s’évaluer elle-même avant d’être jugée par les autres »

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé vendredi à Addis-Abeba, lors du sommet du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), que la création d’une Agence de notation africaine constitue une avancée majeure pour le développement économique du continent. Selon lui, cette initiative aura un impact entièrement positif pour tous les pays africains.

Un mécanisme pour plus d’équité financière

Lors de son allocution, Tebboune a insisté sur l’importance d’assurer la crédibilité de cette agence pour garantir son efficacité.

Il a dénoncé les évaluations souvent biaisées des agences internationales et plaidées pour que l’Afrique prenne son destin financier en main :

« Nous devons faire notre propre évaluation avant d’être évalués par les autres », a-t-il déclaré.

Convaincu que l’Afrique est l’avenir, le président a réitéré l’engagement de l’Algérie à soutenir cette initiative et à militer aux côtés de ses partenaires africains pour sa réussite.

Une alternative aux grandes agences internationales

Lancée par l’Union africaine, cette nouvelle agence de notation financière vise à offrir des évaluations plus justes et adaptées aux spécificités africaines.

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Depuis plusieurs années, les grandes agences internationales comme Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings sont critiquées pour leur approche rigide et un biais négatif qui pénalise les économies africaines en limitant leur accès aux financements internationaux.

Le rapport du MAEP souligne que cette agence indépendante et pilotée par le secteur privé mettra l’accent sur une analyse plus contextualisée grâce à des experts locaux et un meilleur accès aux données économiques et sociales des pays du continent.

Des répercussions économiques majeures

Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les méthodes de notation des grandes agences ont coûté à l’Afrique 74 milliards de dollars en opportunités de financement.

Ces institutions utilisent des modèles globaux peu adaptés aux réalités locales, ce qui fausse l’évaluation du risque et freine le développement économique.

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Avec la création de cette Agence de notation africaine, les dirigeants espèrent rééquilibrer le rapport de force dans le système financier mondial et permettre aux pays africains de mieux défendre leurs intérêts sur la scène internationale.

Ce projet marque ainsi une étape décisive pour une Afrique plus autonome, mieux évaluée et plus compétitive sur le marché financier mondial.