à en croire le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, les souscripteurs au programme AADL-1 auront leurs pré-affectations à la fin de l’année en cours. Néanmoins, selon ses termes, cette date pourrait être recalée de quelques jours, soit, au plus tard, à la première semaine de janvier.
En effet, depuis le début de l’opération de choix des sites de logements mise en place au profit des demandeurs 2001-2002, hormis quelques déclarations placées par-ci, par-là, émanant de diverses sources du secteur, un certain black-out a été observé sur ce dossier pesant. Même si cette première démarche constitue un début de soulagement pour les anciens souscripteurs qui attendent la fin de leur calvaire qui dure depuis plus de dix ans, ceux qui ont souscrit au nouveau programme lancé en 2013, autrement dit AADL-2, caressent les même espoirs. Interrogé hier, à l’issue d’une séance du Conseil de la nation consacrée aux questions orales des sénateurs, Tebboune a réaffirmé ses engagements, lesquels, dit-il, assumer pleinement. «Comme nous l’avons promis, et selon les échéances que nous nous sommes fixés, nous aurions terminé l’opération de choix des sites de logements AADL-1 en décembre. à partir de là, nous allons passer illico à la phase suivante, afin de remettre les décisions de pré-affectation au profit des bénéficiaires», dira-t-il d’emblée. Et, de préciser encore, que cette deuxième étape interviendra entre fin du prochain mois et début janvier qui suit. Néanmoins, le même ministre ne veut surtout pas se mettre la pression et assure qu’il travaille sur ce dossier sereinement et loin de toute précipitation. Et pour cause, tirant la leçon de la déconvenue essuyée par les souscripteurs de 2001-2002, comme a-t-il d’ailleurs tenu à le rappeler, Tebboune fait en sorte d’éviter qu’il soit entrainé dans «ce piège», au risque de subir le retour de manivelle. C’est sur cette même logique que repose la démarche du secteur, concernant le lancement de l’opération primaire de choix des sites en vue de répondre aux souscripteurs de l’AADL-2. Ce deuxième programme qui intéresse les personnes ayant déposé leurs dossiers de logement en 2013, devra temporiser jusqu’au classement définitif du dossier AADL-1. Donc, selon le premier responsable de l’Habitat, lorsqu’on aura fini avec les demandeurs de 2001-2002, il sera question de s’occuper des nouveaux postulants à cette formule de l’habitat. «La procédure du programme AADL-2 suit son cours normal», a-t-il affirmé sans aller dans le détail. La mauvaise gestion du dossier des tous premiers souscripteurs au programme AADL, objet de convoitise, au début de la décennie passée, «a failli créer une grande confusion», a reconnu ce membre du gouvernement. à ce titre, il a précisé que gérer ces deux «projets gigantesques» d’une manière simultanée, n’est pas une tâche de tout repos. S’agissant des taux de réalisation enregistrés par les projets AADL, le ministre du gouvernement Sellal a réitéré que la remise des pré-affectations ne concernerait que les logements réalisés à hauteur de 70%.
Tebboune met la pression aux promoteurs
Au sujet du programme de l’habitat rural, Tebboune a démenti les informations selon lesquelles, les financements alloués dans le cadre de cette formule de logement destinée aux populations rurales, sont gelés. Pour appuyer ses propos, il a indiqué que son département n’a émis aucune instruction appelant au gel de ce programme. Ceci étant dit, les opérations suspendues dans certaines wilayas du pays qui ont été notifiées par un arrêté des walis concernés, sont dues au fait qu’il y ait des dépassements et des anomalies relevés dans la gestion de ce programme, a justifié Tebboune. D’ailleurs, se voulant plus rassurant quant à la continuité de tous les programmes de logement, il a affirmé encore une fois que la baisse des revenus de l’état ne va pas impacter les projets de son secteur. Quant au retard relevé dans le lancement du programme de réalisation de 29 000 unités habitables toutes formules confondues, il est à imputer à d’autres raisons autres que les restrictions budgétaires.
Selon ses explications, ce problème est dû à des considérations techniques liées au foncier pour certains projets, et à l’anfructuosité des appels d’offres lancés pour d’autres marchés. Toujours dans le même contexte, Tebboune a été interpellé au sujet des retards constatés dans la livraison des logements participatifs, en raison du diktat imposé par les promoteurs immobiliers. En effet, des dizaines de milliers d’acquéreurs souffrent parfois plus de dix ans afin de se faire remettre les clés de leurs logements. Quand bien même le fait qu’ils se sont acquittés de leur dû. Pour assainir la situation, Tebboune compte mettre la pression sur les promoteurs. Même s’il a expliqué que son département ne peut intervenir en raison du caractère exclusif liant par contrat le souscripteur à son promoteur, le ministre entend agir autrement. Pour se faire, il a indiqué qu’une opération de recensement de tous les projets rentrant dans ce cadre est lancée. Celle-ci devra rendre ses conclusions dans les quelques jours à venir.
Il sera question d’évaluer l’état d’avancement des opérations de réalisation et de faire un bilan exhaustif de tous les projets lancés.
Farid Guellil