Tebboune refuse leur exploitation… Que savons-nous sur les « terres rares » en Algérie ?

Tebboune refuse leur exploitation… Que savons-nous sur les « terres rares » en Algérie ?

Lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue hier, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris une décision visant à exclure l’exploitation des terres rares de tout investissement. Il a souligné que ces ressources constituent un patrimoine pour les générations futures et doivent être préservées en tant que réserve stratégique pour le pays.

Le Président a insisté sur l’importance d’adopter une vision prospective pour la gestion des ressources naturelles. Il a rappelé que les terres rares, utilisées dans les industries technologiques de pointe, y compris les énergies renouvelables et l’électronique, représentent une richesse nationale qu’il faut protéger pour faire face aux transformations économiques et technologiques futures.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une démarche visant à protéger les ressources stratégiques de l’Algérie contre une exploitation irréfléchie. Elle intervient dans un contexte de demande mondiale croissante pour les métaux rares, devenus indispensables dans les industries modernes.

Elle reflète également la volonté de l’État de trouver un équilibre entre l’exploitation économique des richesses naturelles et leur durabilité pour les générations à venir.

Tebboune ordonne l’exclusion des terres rares de tout investissement

Dans ce contexte, le Président a appelé à l’introduction de technologies avancées dans le secteur minier pour garantir une exploitation rationnelle des ressources, tout en éliminant les obstacles bureaucratiques qui pourraient entraver le développement de ce secteur vital.

Il a également insisté sur la nécessité d’adopter une approche stratégique à long terme dans la gestion des richesses nationales, afin d’assurer une exploitation durable sans compromettre les droits des générations futures.

Cette orientation politique reflète la volonté de l’Algérie de renforcer sa souveraineté sur ses ressources naturelles et de prévenir toute exploitation excessive qui pourrait affecter ses intérêts économiques et sécuritaires à long terme, notamment dans un contexte de concurrence mondiale pour les métaux stratégiques.

C’est quoi en réalité les terres rares ?

L’Algérie est un acteur potentiel dans le marché des terres rares, ces métaux stratégiques qui sont au cœur de nombreuses industries. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

En réalité, les terres rares désignent un groupe de 17 éléments chimiques aux propriétés uniques, essentiels dans de nombreuses industries de pointe :

  • Les industries militaires,
  • Les énergies renouvelables,
  • L’électronique moderne…

Ces éléments comprennent l’yttrium, le scandium et le cérium, ainsi que d’autres métaux utilisés dans la fabrication d’aimants ultra-puissants, de batteries et d’écrans pour smartphones et téléviseurs.

Les études géologiques indiquent que l’Algérie regorge d’une immense richesse minérale, comprenant de l’uranium, du zinc, de l’argent, de l’étain, du fer, du tungstène, du manganèse et du molybdène, ainsi qu’une variété de métaux rares tels que le wolfram, le tantale, le niobium et le béryllium.

Les données confirment également la présence d’éléments de terres rares, dont l’yttrium, le scandium et le cérium, ainsi qu’une large gamme de minéraux industriels tels que le phosphate, la baryte, la bentonite, la fluorite, le kaolin, le feldspath et le carbonate de calcium. En outre, le pays dispose de sable de silice et de sels naturels.

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Dans le secteur des matériaux de construction, l’Algérie possède d’importantes réserves de marbre, de granit, de calcaire et de grès, ainsi que de pierres précieuses rares comme le diamant, la topaze et le béryl.

Elle dispose également de métaux stratégiques tels que le platine, le lithium, le cobalt et l’indium, des ressources essentielles pour les industries militaires et technologiques de pointe.

Exploitation de 31 matières par 1400 investisseurs, avec une contribution de 1% au PIB

Selon les rapports officiels, 31 matières minérales sont exploitées par 1400 investisseurs à l’échelle nationale. Cependant, la contribution de ce secteur au produit intérieur brut (PIB) ne dépasse pas 1% jusqu’à la fin de l’année 2020.

C’est ce qu’a confirmé l’expert Seif-Eddine Kaddeche, qui a déclaré que les rapports préliminaires indiquent l’exploitation de 31 matières en Algérie sur un total de 1400 investissements miniers.

La contribution des mines au PIB national est estimée à environ 1% jusqu’en 2020. Depuis cette date, l’Algérie a lancé plus de 26 projets de recherche et d’exploration minière après la découverte et l’identification de 32 matières non exploitées, dans le but de renforcer les ressources en devises étrangères du pays et de réduire progressivement sa dépendance aux hydrocarbures.

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L’expert a ajouté que, selon les données révélées par le ministère de tutelle, le secteur minier en Algérie dispose d’éléments de terres rares tels que l’yttrium, le scandium et le cérium, ainsi que d’autres minéraux industriels.

L’uranium, une autre richesse du sous-sol algérien

L’Algérie possède également des gisements d’uranium, un élément chimique toxique et radioactif, mais de grande valeur. La course mondiale pour s’en procurer s’explique par son utilisation dans la production d’armes nucléaires et les craintes liées à leur prolifération.

L’uranium est également utilisé pour chauffer l’eau et produire de la vapeur dans les centrales nucléaires, ainsi que dans la fabrication d’avions et d’équipements médicaux, notamment pour les appareils radiologiques.

Cette décision du Président Tebboune marque une étape importante dans la gestion des ressources naturelles de l’Algérie, en veillant à ce que les générations futures puissent bénéficier de ces richesses stratégiques.