Tebessa: La rentrée scolaire, un autre casse-tête !

Tebessa: La rentrée scolaire, un autre casse-tête !

Ali Chabana

Tebessa: La rentrée scolaire, un autre casse-tête !
  Point de répit pour un citoyen happé de toutes parts, les dépenses se suivent et se ressemblent. Pas d’échappatoire pour un consommateur mis devant le fait accompli, des exigences à assumer. Même si on est au bord de l’asphyxie financière, salariés et retraités pourront attendre la prochaine échéance pour percevoir leurs émoluments et pensions, les dépenses, elles n’attendent pas. Après l’Aïd El Adha, la rentrée scolaire pointe à l’horizon, sans transition, l’appel des marchés et surfaces commerciales fait frémir les gens.

Les chefs de familles se préparent en conséquence à une énième bataille, dont souvent ils s’en sortent exténués. Le mouton de l’Aïd avait déjà tout raflé, que reste-t-il de la cagnotte pour affronter la demande de la rentrée scolaire si coûteuse, comme d’habitude. D’autant que les échos parvenus des étals de l’habillement et fournitures scolaires ne sont guère rassurants. Le père de famille risque d’y laisser encore des plumes. 20% à 30% de hausse des prix, d’un sac d’écolier (de 1.500 dinars, jusqu’à 3.000 dinars), d’une blouse ou d’un jean pour un enfant de 10 ans. Certains chefs de famille dont beaucoup de femmes crient leur désarroi devant tant de cherté «aujourd’hui, il faut payer plus pour se procurer le même produit de l’année dernière, une paire de chaussures pour une fillette de 8 ans vaut 30% de plus, aussi il faudra quelque 5.000 dinars et davantage pour habiller un enfant, avec le strict minimum. Comment fera une mère avec en charge 3 enfants tous scolarisés, et ressources financières limitées ?», nous confia Kheira maman au foyer. Même son de cloche chez sa voisine, venue tâter le pouls et selon ses dires «Je me pose quelques interrogations, toutefois légitimes, que ferai-je avec le peu d’argent économisé, pour pouvoir acquérir des articles vestimentaires, sans parler des articles scolaires, imaginez qu’un sac d’écolier, avec la qualité en moins coûte 1.600 dinars !» Les lampions de la fête de l’Aïd éteints, place à la rentrée scolaire qui déjà fait drainer la foule. Les boutiques et étals exhibent leurs marchandises et les clients ne se font pas prier.

Et puis, le grain de sel désormais incontournable, le gosse revendeur de tout et de rien, Djamel, 13 ans, vient tout juste d’étaler son lot de marchandises sur le trottoir près de la crèche d’enfants, il observe les alentours de peur d’être chassé de l’endroit. L’enfant est content d’être là «c’est l’occasion d’arriver parmi les premiers, pour écouler quelques articles, des chaussettes pour enfants, des tabliers et des babioles» et d’ajouter «l’école sera pour bientôt, je dois économiser un peu d’argent pour m’acheter des vêtements et payer les livres scolaires, nous sommes nombreux et mon père n’est plus capable de subvenir à nos besoins, avec son maigre salaire.» Djamel semble sûr de lui-même, d’ailleurs il commence à haranguer les passants. Plus loin d’autres revendeurs à la sauvette s’installent les uns à côté des autres, le regard toujours aux aguets, les forces de l’ordre pourraient surgir à tout moment.