À Tebessa, l’usine de transformation du verre fait toujours parler d’elle. Le projet a été lancé au début des années 1990,. Il n’a jamais rien produit. C’est un véritable trou budgétaire. Cette usine a déjà englouti 130 milliards de centimes. Des ouvriers ont même commencé à percevoir leurs retraites sans jamais travaillé une seule journée.
L’usine de transformation de verre, appelée SOVEST, et sise à El Ma Labiod, 40 km au sud de Tébessa, est une véritable honte pour le secteur de l’industrie. Depuis son lancement en 1991, l’usine fait parler d’elle. Elle a été réalisée par l’entreprise nationale COSidER pour un coût avoisinant les 700 millions de dinars. Les travaux se terminent en 1995, et depuis, elle est à l’état d’abandon.
Une usine qui ne produit rien
Tout le monde croyait que cette usine allait entrer en service en 1995, après sa réception, mais l’impensable arrive. Plus d’un quart de siècle à l’abandon, passant des mains d’une institution à la charge d’une autre. L’absence des travaux n’a pas empêché SOVEST de générer des pertes. Des dizaines d’ouvriers ont été embauchés. Ils n’ont jamais travaillé, mais ils ont pu quand même toucher leurs retraites, indique le député Sadeq Bakhouche, dans une déclaration à El Chourouk.
Ce député assure qu’il a pu en toucher un mot au premier ministre, et que la réponse de ce dernier était « positive ». Toutefois, l’histoire de cette usine indique qu’il faut rester prudent. L’ancien ministre de l’Industrie, Bouchouareb, est passé par là en 2012. Malgré une visite et des instructions strictes que le ministre a donné, les machines n’ont pas pu être lancées.
Un quart de siècle de passation de consignes
Le projet a été lancé en 1991. Au début de l’année 1995, l’usine a été livrée. Selon les officiels, l’entrée en service allait se faire au cours de la même année, mais il fallait attendre l’année 2012 pour en avoir des nouvelles. Cette année-là, et dans le cadre d’un forum de partenariat algéro-français, on signa un accord entre le groupe algérien ALVER (Société algérienne des verres) et le groupe français Saint-Gobain.
Suite à cet accord, tout semblait marcher. La totalité des chaînes de production ont été rénovées, plus de 250 ouvriers permanents furent engagés. Malgré tout cela, rien ne sortait de cette usine, et elle continuait à dévorer les budgets. Grace aux efforts de plusieurs syndicalistes et députés, les autorités se tournent encore vers l’étranger, et un nouvel accord a été signé, mais en vain.
Aujourd’hui, l’usine est encore à l’abandon. La rouille dévore les machines tandis que le vol et la corruption rodent sur ce qui reste. Certain affirment que plusieurs équipements ont été déjà détournés.