Temps libre et moyens de loisirs Cette jeunesse qui s’ennuie

Temps libre et moyens de loisirs  Cette jeunesse qui s’ennuie

Habituellement, on n’aborde le manque de loisirs que durant la saison estivale, comme si l’être humain ne se distrait qu’à cette période. Les jeunes, quant à eux, ont un besoin particulier en matière de loisirs et de divertissement pour sortir de la sphère stressante de la vie quotidienne.

En Algérie, les jeunes gèrent leur temps libre au rythme du vide et de l’inactivité. A la question de savoir comment ils occupent leur temps libre et choisissent leurs moyens de divertissement, les jeunes sont unanimes à dire que la liste des choix en matière de loisirs est très pauvre. D’autres nous ont renvoyé aux questions relatives aux maisons de jeunes et de la culture.

Les feuilletons turcs occupent le temps libre des filles

La tradition veut que les filles et les garçons n’aient pas les mêmes loisirs et divertissements. Les filles ont un choix encore plus restreint que celui des garçons ; la télévision constitue l’unique loisir pour la majorité d’entre elles. Les séries turques, qui rencontrent depuis quelque temps un énorme succès, captent et gagnent de plus en plus un public féminin très important. Sarah, jeune enseignante de 27 ans, est l’une des milliers de fans des feuilletons turcs. Elle déclare qu’elle n’a pas de chose spéciale à faire pendant son temps libre à part regarder la télévision. «Depuis quelques années on a pris l’habitude, ma mère, mes sœurs et moi, de nous installer devant la télévision pour suivre notre feuilleton favori.

Les feuilletons turcs sont l’occupation idéale de mon temps libre, d’ailleurs je m’oblige à finir mes tâches ménagères pour suivre tranquillement chaque série turque. C’est toujours passionnant et un moyen de destresser des angoisses de la journée et de l’école».

Comme Sarah, beaucoup de jeunes filles attendent quotidiennement avec impatience le rendez-vous de 19h00 que transmettent les chaînes satellitaires de MBC . Pour les filles qui ont d’autres occupations que la télévision, comme les activités artistiques, culturelles ou sportives, se pose le problème de l’horaire de programmation de ces activités. Les galas artistiques, les spectacles théâtraux et les salles des sports se font rares et les filles ne peuvent pas circuler seules en fin de journée, quand les rues se transforment en espace masculin.

Il aussi rare que risqué de voir un femme traîner dehors après la prière du maghreb. Celles qui sortent le soir pour se divertir le font en compagnie d’un tuteur, ce qui constitue une gêne quand il s’abit d’ambiances purement juvéniles… Quant aux salles de cinéma, elles sont déconseillées, puisqu’une fille qui sort d’une salle de cinéma est mal vue. Il est connu que les salles de cinéma sont plutôt des «salles de rendez-vous» que des salles de projection, faute de lieux d’intimité, ce qui fait de ces salles des lieux mal fréquentés. Hania, étudiante, déplore que la fille n’ait pas beaucoup de choix en matière de divertissements. «Pour une fille, ce n’est pas le manque de loisirs qui se pose, mais plutôt la permission des parents et la tolérance de la société qui font encore défaut.

Nous avons un choix beaucoup plus limité que celui des hommes. Nous n’avons pas d’endroits à visiter dans la journée, alors que les établissements et les centres de loisirs n’ouvrent généralement leurs portes que le soir et que les sorties nocturnes des filles sont ‘’interdites’’. Les communications par téléphone avec mes amis et la télévision sont mes seules moyens d’évasion».