Après plusieurs semaines marquées par de vives tensions diplomatiques, l’Algérie a décidé, ce mercredi 8 juin, de suspendre immédiatement le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne ; a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.
Un communiqué de la Présidence de la République a fait part de la décision de l’Algérie de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle avait conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne ; ce dernier encadrait le développement des relations entre les deux pays.
Selon la même source ; cette décision intervient suite à la position exprimée par les autorités espagnoles concernant le dossier Sahraoui ; « une position en violation de leurs obligations juridique, morale et politique », note la Présidence.
D’ailleurs, le communiqué de la Présidence ne manque pas de rappeler « le revirement injustifiable » de la position du gouvernement espagnol ; annoncé le 18 mars dernier ; et à travers lequel « il a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante ».
Ainsi, l’Algérie estime que l’attitude du gouvernement espagnol « est en violation avec la légalité internationale » ; et « contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région » ; d’où la décision d’Alger de suspendre le Traité d’amitié avec Madrid.
Climat tendu entre Alger et Madrid
Depuis mars dernier, les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont tendues. Cette crise diplomatique intervient suite au changement de position annoncé par Madrid concernant le dossier du Sahara occidental. En effet, l’Espagne avait publié un communiqué apportant publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Ce climat tendu entre Alger et Madrid a eu des répercussions directes sur le dossier relatif au transfert du gaz naturel algérien vers l’Espagne. En effet, l’Algérie avait décidé de revoir ses prix et a même menacé de fermer ses robinets dans le cas où le gaz algérien livré vers l’Espagne était revendu à des pays tiers.