Ces derniers jours, les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont marquées par une crise diplomatique sans précédente ; suite au changement « brusque » de la position de Madrid sur le dossier du Sahara occidental.
Tout a commencé vendredi dernier après la publication d’un communiqué du gouvernement espagnol dans lequel il apporte publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. En seulement quelques heures, Madrid a basculé du camp algérien, qui soutient le Front Polisario, au Marocain.
Face au revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental ; l’Algérie a vite réagi, au lendemain du communiqué du gouvernement espagnol, en rappelant son ambassadeur à Madrid. Dans son communiqué annonçant le rappel de l’ambassadeur, Alger a même exprimé son « étonnement ».
Entre flux migratoire et sécurité énergétique
Depuis la fermeture du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc, Madrid s’est vue prendre un coup dans sa sécurité énergétique, et ce, malgré l’engagement d’Alger quant à son approvisionnement continu en gaz naturel.
Face à cette situation, l’Espagne n’est pas restée les bras croisés. Sur fond de crise entre l’Algérie et le Maroc, Madrid est s’est lancée dans l’élaboration d’un plan B, à savoir un éventuel remplacent de l' »approvisionneur algérien ».
En seulement quelques mois, Washington devient le premier fournisseur de l’Espagne et l’Algérie passe de 50% à 28% des importations espagnoles en Gaz. Une nouvelle situation ayant poussé Madrid à revoir ses relations avec le Maroc qui, continue de son côté, à mettre pression avec le dossier flux migratoires.
En effet, le Maroc aurait proposé à l’Espagne une « coopération totale dans la gestion des flux migratoires » contre un soutien à son plan « d’autonomie » du Sahara Occidental. Pas que, le Makhzen aurait également proposé à Madrid une coopération dans le projet du Gazoduc Nigeria-Maroc-Europe ; un enjeu économique, mais aussi géopolitique pour le chef du gouvernement espagnol qui n’a pas hésité à dire « OUI », sans consultations ni préavis.
En répondant favorablement aux propositions du Makhzen, Madrid a non seulement apporté ouvert une ligne de front contre Alger, mais aussi rompu avec une ligne politique tracée depuis plus de 45 ans par une position neutre sur la question du Sahara Occidental.