Les réactions quant aux déclarations d’Emmanuel Macron sur l’Algérie se sont désormais élargies à la Turquie. Après la réaction hier du parti au pouvoir, ce jeudi, c’est le ministre des Affaires étrangères turc qui s’est exprimé.
Lors d’une conférence de presse tenue à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, où il était en déplacement, le chef de la diplomatie turque a carrément accusé Macron de « populisme » après ses propos sur l’Algérie.
« Ces déclarations populistes sont mauvaises au plus haut point », a-t-il déclaré. Puis à l’adresse de Macron, l’intervenant ajoute : « S’il a des choses à nous dire qu’il nous les dise en face et pas dans notre dos ».
Hier mercredi, c’était le porte-parole du Parti de la Justice et du Développement de l’actuel président turc qui s’est exprimé en réaction aux derniers propos du président français Emmanuel Macron sur l’histoire de l’Algérie, étroitement liée à ces deux pays.
Le passage de l’Empire ottoman suscite la discorde entre la France et la Turquie
Selon lui, le chef de l’État français s’attaque ouvertement la Turquie « pour éviter de se confronter à l’héritage colonial de son pays ». À ce propos, il a tenu à rappeler que l’Algérie demande à la France de se confronter à son passé colonial, « mais Macron accuse plutôt la Turquie en se référant à l’Empire ottoman ».
Dans une déclaration similaire à celle du ministre des Affaires étrangères turc, le porte-parole du parti de Recep Tayyip Erdogan a déclaré à l’adresse de Macron : « Si vous deviez faire une déclaration sur un pays en particulier, pourquoi mariez-vous le nom de la Turquie, de notre président et de l’Empire ottoman dans cette affaire ? ».
Pour rappel, le chef de l’État français s’est interrogé sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française, qualifiant le règne ottoman sur l’Algérie de colonisation, ce qui a suscité maintes réactions de la Turquie.
Lors d’une rencontre avec « les descendants de la guerre d’Algérie », Macron s’est demandé s’il « y avait une nation algérienne avant le colonialisme français ? ». Il s’est ensuite dit « fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée », en allusion à l’Empire ottoman.
