La crise diplomatique entre Paris et Alger se poursuit. Suite aux restrictions françaises sur les déplacements de diplomates algériens, l’Algérie a répliqué en déconseillant à ses détenteurs de passeports diplomatiques de voyager en France.
Un nouvel épisode dans les tensions entre l’Algérie et la France. Pour rappel, il y a quelques semaines, Paris a annoncé la suspension de l’exemption de visa pour les détenteurs du passeport diplomatique algérien.
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L’Algérie appelle ses diplomates à éviter tout voyage en France
Une directive du 13 mars dernier, émanant de la direction des ressources humaines du ministère des Affaires étrangères, proscrit à ses diplomates et leurs familles tout voyage touristique ou personnel en France, y compris les transits via les aéroports français, et ce, jusqu’à un nouvel ordre.
Par ailleurs, la directive souligne le caractère « impératif et strict de consigne » et appelle à « une application rigoureuse » des mesures qu’elle comporte.
Cette directive fait suite à la décision de Paris de refouler des personnalités algériennes, disposant de passeports diplomatiques, de ses aéroports. Pour rappel, début de ce mois de mars, Bruno Retailleau a donné une instruction aux services de la police aux frontières de refouler l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, en lui interdisant l’entrée sur le territoire français, sous prétexte qu’elle ne disposait pas de suffisamment d’argent.
Cette décision a été prise malgré la situation régulière de l’épouse du diplomate, qui avait fourni un certificat d’hébergement, une attestation d’assurance et la carte de crédit de son mari.

L’Algérie appelle ses diplomates d’éviter tout voyage en France.
Paris soumet au visa les diplomates algériens
Les tensions diplomatiques franco-algériennes ne cessent de se détériorer. Après le refus par Alger de la liste de 60 ressortissants que la France souhaite expulser, dénonçant la forme et le fond de la démarche, Paris a vite réagi en suspendant l’exemption de visa pour les diplomates algériens, marquant une nouvelle escalade dans les tensions bilatérales.
Cette restriction de voyage s’inscrit dans un climat de tensions accrues, exacerbées par la reconnaissance par Paris du plan marocain sur le Sahara occidental et l’arrestation de Boualem Sansal à Alger. Bruno Retailleau a justifié cette mesure comme une « riposte graduée« , accusant l’Algérie de « ne pas respecter les accords de 1994 » concernant l’expulsion de ses ressortissants.
Une ligne qui a été soutenue par plusieurs personnalités françaises, à l’exemple de Marine Le Pen et son bras droit Jordan Bardella, qui voient dans cette crise l’occasion d’exercer une pression supplémentaire sur les questions migratoires en France.
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