Tensions entre Alger et Paris : Bruno Retailleau brandit encore la menace des visas

Tensions entre Alger et Paris : Bruno Retailleau brandit encore la menace des visas

Dans un contexte déjà fragile, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, continue de souffler sur les braises et de menacer de recourir à des « mesures plus fermes » si l’Algérie refuse encore de reprendre ses ressortissants.

Déjà tendues, les relations entre l’Algérie et la France ont connu une brusque poussée de fièvre. Alger dénonce avec fermeté les « provocations venues de Paris« , pointant du doigt les agissements de Bruno Retailleau. Dans un communiqué, rappelons, le ministère algérien des Affaires étrangères tient ce dernier pour « pleinement responsable » de cette escalade.

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Crise entre la France et l’Algérie : Bruno Retailleau sort la carte des visas

Lors d’une intervention sur le plateau RTL, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, revient à la charge et souhaite faire pression sur l’Algérie. Dans un contexte d’escalade après le renvoi de douze agents français du territoire national et la décision symétrique de Paris, Retailleau menace encore d’agir plus fort face à Alger.

Dans ce sillage, il menace de recourir à des mesures plus fermes si l’Algérie ne cède pas sur le dossier de l’expulsion de ses ressortissants de France : « On a de nombreux instruments, que sont les visas, les accords« , énumère celui qui se dit « la grande cible des autorités algériennes« .

« La France est une grande nation, il n’y a pas seulement un problème diplomatique, il y a aussi une question de fierté du peuple français qui ne veut plus que l’Algérie puisse nous humilier« , avance encore le locataire de la place Beauvau.

« Ce n’est pas le langage des Bisounours »

Pour tenter de faire pression sur Alger, Bruno Retailleau est convaincu que Paris doit assumer « un rapport de force« : « dans le monde dans lequel on vit, le nouveau langage (…) ce n’est pas le langage des Bisounours » a-t-il déclaré avant d’insister « les ressortissants algériens qui sont dangereux, ils n’ont rien à faire en France, ils doivent aller en Algérie. Et l’Algérie doit les accepter« .

Rappelons, cette dégradation des relations entre Paris et Alger est une résultante de l’arrestation d’un agent consulaire algérien en France, accusé d’être impliqué dans l’enlèvement, en avril 2024, d’Amir Boukhors, qui a mis le feu aux poudres après un début d’accalmie.

Alger a alors déclaré persona non grata douze agents français du ministère de l’Intérieur, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire national. C’est à quoi a répliqué en renvoyant douze agents consulaires algériens et en rappelant pour consultation son ambassadeur en Algérie.

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