«La conférence nationale organisée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ne traduit pas la volonté du peuple qui exige le départ du système actuel».
La secrétaire générale du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, charge le système et assure : «la conférence nationale organisée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ne traduit pas la volonté du peuple qui exige le départ du système actuel». Animant une conférence de presse au siège de son parti, Hanoune n’a pas lésiné sur les mots pour dénoncer les stratagèmes du système actuel, et particulièrement l’organisation d’une conférence nationale regroupant société civile et partis politiques. «Cette conférence, a-t-elle expliqué, sera organisée par les walis faisant partie de ce système. Elle regroupera des personnalités militantes dans les partis de l’alliance, à l’instar du RND et du FLN, pour un seul mot d’ordre : «protéger le système actuel». Pour elle, «ce système ne quittera pas sa place avant de vider les caisses de l’Etat, et de dilapider ce qui reste des réserves de changes». Et ajoute : «ils restent sourds face aux revendications du peuple, qui manifeste depuis plus d’un mois à travers tout le territoire national, ce qui veut dire qu’ils veulent rester». Faisant part de la souffrance de certains pays africains, ressentie suite aux guerres civiles qui ont éclaté pendant les périodes de transition, Louisa Hanoune a estimé de très dangereuse cette étape pour notre pays. Et ajoute: «toutes ces guerres sont commanditées par des pays étrangers, voulant la destruction de ces derniers». En outre, la chef du PT a mis en avant la préparation d’un projet portant la création de nombre de commissions estudiantines populaires» activant à l’intérieur des établissements universitaires ainsi que dans les écoles supérieures. Elles auront pour objectifs d’orienter et d’aider ces jeunes tout au long de leurs parcours révolutionnaires, mais aussi de fixer leurs revendications. A cet effet, elle a appelé à la généralisation de ces commissions populaires dans d’autres secteurs, à l’instar de la Santé et de l’éducation. «Désormais, tout le monde est impliqué dans les affaires politiques du pays, même les corps sécuritaires», a-t-elle soutenu. S’exprimant sur la position des deux partis de la coalition et leur soutien au mouvement populaire, Hanoune a affirmé que la prise de cette position émane d’un intérêt personnel. «Leur position de suivre le mouvement populaire émane du même principe que l’annonce de leur soutien au président pour briguer un cinquième mandat, c’est-à-dire servir leurs propre intérêts», a-t-elle souligné. Dans un autre sillage, l’oratrice a affirmé que tous les appels lancés sur les réseaux sociaux, qui mettent en garde le peuple contre les risques du départ du système en cette période, ne sont qu’un stratagème de ce système pour pousser les citoyens à abandonner leurs revendications. «Une grande partie du peuple est consciente de ce plan. Maintenant, il faut qu’elle maintienne ses revendications, obligeant le départ du système». Enfin, l’oratrice a appelé à «l’adoption d’un programme parlementaire avec une seule chambre, sous condition : une élection transparente de ses membres». Quant au président de la République, elle dira qu’«il sera élu par ce parlement, avec une limitation de ses prérogatives».
Radia Choubane