Oxfam International tire la sonnette d’alarme et avertit la communauté internationale quant aux risques d’expropriation des terres africaines au profit des puissances économiques. Les autochtones qui ne détiennent que moins d’un cinquième.
Depuis quelques années, on assiste à l’appropriation croissante par les États, les sociétés minières, les spéculateurs, les sociétés agroalimentaires et de puissantes élites locales des forêts, pâturages, côtes et autres ressources des communautés aux dépens de leurs propriétaires légitimes. L’accaparement des terres alimente, par ailleurs, les conflits dans des dizaines de pays, des conflits dans lesquels les communautés qui revendiquent leurs droits sont souvent victimes de violences et voient leurs leaders assassinés, notent-ils.
Selon une étude intitulée, «Terres Communes: sécuriser les droits fonciers et protéger la planète», réalisé par une alliance mondiale d’ONG, publié par Oxfam International, seulement 10% des terres du globe appartenaient légalement aux peuples autochtones et les communautés locales. Près de 2,5 milliards de personnes dépendent de terres autochtones et communautaires qui représentant plus de la moitié des terres de la planète. Cependant, elles n’en détiennent légalement qu’un cinquième. Les cinq milliards d’hectares restants ne sont pas protégés et sont donc exposés à l’accaparement des terres par des entités plus puissantes, telles que les États et les grandes entreprises. La défense des droits fonciers a pris de l’ampleur en 2015. Oxfam International demande, de son coté, à ce que les droits fonciers autochtones et communautaires soient sécurisés une fois pour toute, d’autant plus que la vie des populations dont les moyens de subsistance et l’identité culturelle dépendent des terres.
D’après ce rapport, l’absence de droits fonciers est directement liée au fort taux de pauvreté du continent, où près de la moitié de la population vit avec moins de 1,25 dollar par jour. Ce sont des raisons pour lesquelles les droits fonciers sont manifestés de solidarité avec le combat des peuples autochtones et des communautés locales pour la sécurisation définitive de leurs droits foncier, explique ce rapport.
Or que la sécurisation de ces droits fonciers est déterminante pour créer un monde juste et équitable. De la santé à l’éducation, de la participation à la paix, de la croissance à la diversité culturelle et à la justice entre les genres. Une reconnaissance appropriée des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales est indispensable à toute velléité de développement réellement durable dans un climat vivable. La sécurisation des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales est essentielle, non seulement pour les populations concernées, mais aussi pour créer des sociétés plus équitables et plus prospères et pour s’attaquer aux priorités environnementales. D’après la même source, et selon un rapport de 2013 de la Banque mondiale, 90% des terres rurales d’Afrique ne sont protégées par aucun titre foncier, laissant les communautés rurales vulnérables face à l’accaparement des terres. Ce qui ouvre la porte aux accaparements et aux expropriations.
Et encore, précise ce même rapport, les entreprises qui ignorent les droits fonciers communautaires peuvent se retrouver avec des projets dont les coûts sont 29 fois plus élevés, et risquent même de voir leurs activités suspendues ou arrêtées.
lynda Mellak