Le dispositif international de la lutte contre le financement du terrorisme doit être renforcé à travers « l’interdiction absolue du paiement de rançon aux preneurs d’otages qui a atteint, au cours des dernières années, des proportions inquiétantes, d’autant que le produit de ces rançons s’est révélé être la principale source de financement du terrorisme ».
Cette suggestion émane du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui s’exprimait mercredi dernier à New York lors de la 64e session de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le Président Bouteflika a souligné que l’Union africaine a déjà fait sienne cette interdiction et qu’elle a lancé un appel aux Nations unies pour qu’elles contribuent rapidement à son universalisation et sa concrétisation dans la forme et le cadre à la mesure de la menace que ce phénomène fait peser sur la sécurité dans le monde.
Le président va plus loin en estimant que l’arsenal juridique de lutte antiterroriste gagnerait à être consolidé par l’adoption du projet de convention globale.
Le chef de l’Etat ne pouvait pas ne pas profiter de cette tribune pour évoquer la question du Sahara occidental et rappeler l’importance qu’il accorde au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’appui au secrétaire général de l’ONU et à son envoyé personnel, Christopher Ross, « dans leurs efforts visant à promouvoir une solution politique permettant au peuple sahraoui d’exercer librement son droit inaliénable à l’autodétermination » a été réaffirmé.
L’autre sujet qui préoccupe le président algérien est la question palestinienne et pour laquelle il appelle à une solution satisfaisante après que des pressions appuyées et crédibles sont exercées sur la force d’occupation israélienne « en vue de l’amener à cesser sa politique de provocation et d’agression contre le peuple palestinien et à répondre favorablement à l’initiative de paix arabe ».
L’Algérie soutient aussi les efforts des pays africains afin de mettre un terme aux conflits qui entravent leurs efforts de développement, ce qui permettra au continent de rester un partenaire fiable et respecté de la communauté internationale.
Une fois ces questions diplomatiques évacuées, le Président Bouteflika a aussi parlé de la crise économique mondiale en l’assimilant à une crise d’un système régi par les règles de la mondialisation et de la globalisation.
Un solution sérieuse et durable passe par des décisions destinées à promouvoir la mise en place d’une gouvernance économique mondiale fondée sur les valeurs de responsabilité, d’équité, de solidarité et de progrès, selon le chef de l’Etat.
M. Bouteflika estime qu’il s’agit surtout de mettre un terme aux pratiques financières et commerciales opaques imposées au reste du monde au nom du libre-échange prétendument efficace.
M.Bouteflika a également stigmatisé le manque de cohérence de la démarche face à la crise, se référant « au traitement injuste réservé aux pays en développement, car on ne peut faire supporter par les pays de l’hémisphère Sud le fardeau de la crise, alors qu’ils n’en sont pas responsables. Il faudrait, au contraire, les aider à y faire face ».
Le chef de l’Etat souhaite même que les Nations unies puissent parvenir à faire imposer le principe de la cohésion mondiale en réformant le Conseil de sécurité qui intègrerait autant l’aspiration légitime des pays en développement et de l’Afrique en particulier, à une représentation équitable.
Les travaux de la session du Conseil de sécurité des Nations unies s’étaient d’ailleurs ouverts jeudi, en présence du président de la République.
Cette session a été marquée par les débats autour de la question de la non-prolifération et au désarmement nucléaire.
Hier, M. Bouteflika s’est rendu au Venezuela pour participer aux travaux du 2e Sommet Afrique- Amérique du Sud qui se tiendra demain et après-demain sur l’île de Margarita au large de Caracas.
Le sommet passera en revue les progrès enregistrés dans le partenariat afro-latino-américain, lancé à Abuja en 2006, entre les deux continents.