Le film indien « The Goat Life », produit par Netflix, déclenche une vague de réactions et de critiques à l’échelle internationale. Ce long-métrage, qui se penche sur le parcours d’un berger indien des années 1980 travaillant en Arabie Saoudite sous le système de parrainage, a provoqué une crise majeure après que les critiques des pays du Golfe ont dénoncé une grave offense envers les travailleurs migrants indiens.
Le film dépeint le système de parrainage de manière très négative, le comparant presque à de l’esclavage, et brosse un tableau peu flatteur des sociétés du Golfe. Selon les critiques, le film ne présente pas l’histoire de manière complète et fidèle, ce qui a particulièrement irrité les habitants du Golfe, surtout les Saoudiens.
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Une représentation qui a déclenché la controverse
La polémique s’est intensifiée du fait que le film a été tourné en Algérie et en Jordanie, avec un acteur omanais dans le rôle du parrain.
En réponse, la Jordanie a révoqué le responsable de la culture qui avait accordé le permis de tournage, même si les réalisateurs n’ont filmé aucune scène offensante pour l’Arabie Saoudite sur son territoire. Les médias omanais ont également ciblé l’acteur pour son rôle et envisagent des sanctions.
Les critiques ont aussi ciblé l’Algérie pour avoir permis le tournage de scènes controversées, malgré sa réputation de difficulté à délivrer des autorisations de tournage.
Le réalisateur Blessy a réagi aux critiques en publiant un message sur Facebook. Il a souligné que le film n’avait jamais eu pour objectif d’offenser quiconque, que ce soit un individu, un groupe ethnique ou un pays.
Dans son poste, il a déclaré que « Le film a soigneusement essayé de dépeindre la compassion et l’empathie du peuple arabe à travers le personnage du gentleman (sans qui Najeeb serait mort sur la route) qui sauve Najeeb, l’emmène dans sa Rolls-Royce chère et sans défaut, lui offre de l’eau et l’encourage à dormir ». Par ailleurs, il a ajouté » Il l’emmène dans un endroit où il pourrait obtenir de l’aide. Le personnel du restaurant, les gens du centre de détention et le poste de contrôle de sortie d’Arbab sont tous décrits comme des incarnations de la gentillesse, de la compassion et de l’empathie« .
Une Contre-attaque inefficace
Malgré ces critiques et actions, il semble que la contre-attaque contre le film n’ait pas eu l’effet escompté pour plusieurs raisons.
Les réalisateurs ont produit le film à Bollywood, en Inde, un pays avec lequel l’Arabie Saoudite entretient récemment des relations amicales. Il est donc difficile de prétendre que le film poursuit des objectifs politiques sous-jacents, surtout si les réalisateurs l’avaient tourné dans un pays avec lequel l’Arabie Saoudite entretient des relations tendues.
La liberté relative dont bénéficie le cinéma indien pour aborder des sujets internes et externes rend peu probable une demande d’Arabie Saoudite à son partenaire indien de retirer le film. Une telle demande pourrait même accroître la visibilité et la diffusion du film.
On peut remettre en question l’argument selon lequel le film vise à offenser l’islam en présentant l’Arabie Saoudite de manière négative pour servir des objectifs hindous. Le film montre à la fin un personnage saoudien musulman, généreux et honorable, qui aide les protagonistes indiens, ainsi qu’un guide africain qui les dirige. Cette représentation offre un modèle de musulman altruiste et généreux, contredisant ainsi les accusations d’intention malveillante.
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