Qui était Thomas Sankara, héros de la jeunesse africaine ?
Thomas Isidore Noël Sankara (né le 21 décembre 1949 à Yako – assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique panafricaniste burkinabè, il incarna et dirigea la révolution burkinabè du 4 août 1983 jusqu’à son assassinat lors du coup d’État de son successeur Blaise Compaoré.
Agé d’à peine 33 ans, il devient président et symbolise l’Afrique des jeunes et de l’intégrité. D’allure sportive, charismatique et le sourire facile, il bénéficie d’une indéniable popularité. Travailleur acharné, parfois autoritaire, Ses priorités : assainir les finances publiques, améliorer la situation sanitaire avec de grandes campagnes de vaccination et la construction de dispensaires – par les habitants eux-mêmes –, faciliter l’accès à d’éducation, développer l’agriculture, la production et l’artisanat local.
Qui a tué le capitaine Thomas Sankara?
Sur la scène internationale, ses relations avec les autres pays sont parfois complexes. Ses prises de position, ses liens avec les sulfureux dirigeants de la Libye et du Ghana lui valent quelques inimitiés en Afrique. Thomas Sankara appelait aussi l’Afrique à ne pas payer sa dette aux pays occidentaux : « La dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, nous allons mourir. Soyons-en sûrs également. » Il inquiète, dérange de vieux bastions et se sait menacé. En 1987, il déclare : « Je me sens comme un cycliste qui est sur une crête et ne peut s’arrêter de pédaler sinon il tombe. »
Le 15 octobre 1987, après quatre années au pouvoir et alors que « l’homme intègre », comme il est appelé, se rend à un conseil des ministres extraordinaire, il est assassiné avec douze de ses compagnons lors d’un putsch qui laisse Blaise Compaoré seul au pouvoir. Les corps sont enterrés en catimini le soir même au cimetière de Dagnoën, dans l’est de Ouagadougou.
La mort de Thomas Sankara est restée taboue pendant les vingt-sept années au pouvoir de Blaise Compaoré, qui a été renversé en 2014 et vit aujourd’hui en exil en Côte d’Ivoire. En septembre 1997, quelques jours avant la prescription de dix ans, Mariam, la veuve de Sankara, avait porté plainte contre X pour « assassinat ». Mais ce n’est qu’en mars 2015, cinq mois après la chute de M. Compaoré, que la plainte a été relancée.