Une opération de réhabilitation de la plage familiale Colonel Abbès (commune de Douaouda), lancée dans le cadre de l’étude d’aménagement touristique de la zone pour un montant de 110 millions DA, sera lancée cette semaine pour « nettoyer au sens propre et figuré » cet espace squatté pendant deux décennies par de nombreuses constructions et activités illicites.
Le site, jonché d’une montagne de bouteilles vides de bière et de détritus divers, occupé par plusieurs hôtels réalisés illicitement, c’est-à-dire sans acte ni permis de construire (Kahina, Etoile de la Méditerranée) et autres bars clandestins, autrefois de petites guinguettes exploitées durant l’été, est devenu un véritable coupe-gorge, où ne s’aventurent que les gros bras. Quelques riverains, nostalgiques de la vie dans le Douaouda d’antan, se souviennent et rêvent encore de cette plage familiale où il faisait bon se baigner et se promener avec ses enfants qui pouvaient escalader les dunes où poussaient de belles fleurs odorantes, couvertes aujourd’hui de plastique et autres déchets ménagers.
Le wali Mostefa Layadi s’est rendu sur les lieux, accompagné de tout son staff, des élus et des services de sécurité, pour ordonner la démolition de nombreuses constructions illicites qui gênent les travaux de réhabilitation de cette plage très prisée par les familles et qui a fait l’objet d’une étude d’aménagement touristique, en même temps que la plage Colonel Haoues, située elle aussi dans la commune de Douaouda. La visite du wali sur le site a permis de constater que de nombreux établissements et commerces exerçant sans autorisation d’exploitation, construits illicitement sur le domaine forestier et maritime et qui ont fait l’objet d’arrêtés de fermeture, continuent impunément à exercer, avec la complicité de tout le monde, devant l’indifférence générale et surtout la peur au ventre.
Les instructions du wali ont été on ne peut plus claires quant aux interférences et interventions diverses soulevées par les responsables locaux quant au caractère « intouchable des contrevenants de la plage Colonel Abbès », les exhortant de les lui signaler afin de les dénoncer auprès de qui de droit.
Le wali, qui n’a pas manqué de rappeler que de nombreuses familles ayant fait l’objet d’expropriation ces dernières années ont toutes été indemnisées, n’a pas hésité à se rendre dans les établissements (hôtels, bars et restaurants) incriminés, interpellant les personnes rencontrées sur les lieux de se conformer aux arrêtés de fermeture, sous peine d’être traduites en justice. Il a ordonné la démolition de toutes les constructions illicites, en particulier celles gênant l’étude de réhabilitation, et de mettre fin au commerce illicite et à la prostitution érigés dans la zone depuis plus d’une décennie.
Les travaux de réalisation d’une route qui accède directement à la RN11, d’une rue piétonne, d’une aire de jeux pour les enfants et de plusieurs parkings, de criblage du sable de la plage ainsi que la réhabilitation de tous les espaces de cette plage longue de 6 km seront lancés durant cette semaine et se poursuivront, plus tard, au niveau de la plage mitoyenne Colonel Haoues, qui connaît les mêmes problèmes.
La question des rejets des eaux usées en mer et en particulier ceux de l’oued Mazafran a été soulevée au cours de cette visite qui a permis au wali d’indiquer qu’elle sera prise en charge dans le cadre de l’étude, en attendant leur transfert vers la future station de traitement et d’épuration des eaux usées (STEP) en cours de réalisation à Bou Ismaïl.
En attendant l’achèvement des travaux qui seront livrés pour la saison estivale, le wali a demandé aux élus et services de sécurité de fermer les deux accès à cette plage pour faciliter la tâche à l’entreprise et éviter d’éventuels incidents sur le site.