Tipaza : Que se passe-t-il sur le mont Chenoua ?

Tipaza : Que se passe-t-il sur le mont Chenoua ?

Plusieurs dizaines de riverains viennent de décider de bloquer l’accès aux camions de transport vers les carrières de tuf situées dans le mont du Chenoua.

C’étaient plusieurs riverains des villes de Nador, de Tipasa et de sidi Moussa, porteurs d’immenses bannières scandant des mots d’ordre tels «non, à l’enrichissement au détriment de notre santé ; non à la pollution», que ces citoyens, ont bloqué depuis quelques jours l’accès aux carrières d’extraction de tuf situées dans le mont Chenoua.
Selon leurs principales revendications, ces habitants révèlent que «des fissures lézardent nos murs et qui s’aggravent lors de chaque explosion dans la roche des carrières». 
Ces citoyens estiment que «cela engendre des maladies respiratoires, des bronchites et des asthmes qui deviennent un phénomène grave pour la santé des enfants», Ces riverains soutiennent mordicus «que les vents ou nuage de poussières de tuf causent le désarroi au sein des maisons situées à proximité du mont Chenoua, de Nador et de Sidi Mousa.»

Cependant, plusieurs habitants de la région émettent d’autres avis concernant l’existence de cette carrière «pour nous, cela devient un mal qu’on doit supporter, car il constitue notre gagne-pain.
Plusieurs dizaines de chauffeurs et de graisseurs effectuent des rotations de camions gros porteurs, et font la navette entre la carrière et les gros chantiers de travaux publics situés dans un rayon de plusieurs kilomètres, qui sans ce tuf, nous serons obligés d’arrêter nos travaux et perdre nos emplois».
Pour les amoureux du mont Chenoua «cette montagne recèle une immense faune et flore qu’on devra préserver».
Les habitants de la ville de Sidi Moussa souffrent pour leur part de cette poussière dangereuse à moyen et long terme où se profilent les maladies de silicose et pour cela, ils exigent la fermeture immédiate de ces carrières.
Il convient, par ailleurs, de rappeler que des phénomènes similaires d’une pollution rampante ont été signalés dans plusieurs régions de la wilaya, à l’instar de la ville de Ahmer-el-Aïn, qui a fait l’objet récemment d’une contestation citoyenne pour exiger la délocalisation d’un centre d’enfouissement technique qui devra traiter des déchets solides, ubains en provenance de la wilaya de Blida et devant être implanté dans la commune limitrophe de Oued Djer.

Toujours dans la région de Ahmer-el-Aïn, nous avons été informé de la pollution par le biais de poussière provenant de la carrière de Mariano chargée de l’extraction de minerais non métalliques, ainsi que de la carrière dénommée «mines et carrières», chargée de l’exploitation et de la production à proximité de Oued Djer.
La ville de Ahmer-el-Aïn qui a une population de plus de 30 000 habitants, est constituée de 70% de plaines et de 30% de montagnes, abrite une centrale à turbine à gaz mobile d’une puissance de plus de 67 mégawatts sous forme de trois groupes de turbines à gaz, qui desservent la plus grande partie de la mitidja ouest, jusqu’à Gouraya et Damous.

Cette région dispose d’immenses potentialités qu’il convient de préserver.

Houari Larbi