Tizi Ghennif (Tizi Ouzou), L’insécurité gagne du terrain à M’kira

Tizi Ghennif (Tizi Ouzou), L’insécurité gagne du terrain à M’kira

Les commerçants de la commune se sont organisés en association pour se défendre et faire entendre leur voix auprès des autorités, interpellées, une nouvelle fois, pour leur venir en aide.

Dans cette commune rurale et montagneuse de plus de 17 000 habitants, l’insécurité règne en maître depuis quelques années. Même si une brigade de gendarmerie et une sûreté semi-urbaine sont prévues depuis belle lurette, il n’y a rien de concret. Aucun projet de ce genre n’est en cours. “Nous avions fait un choix de terrain pour une brigade de gendarmerie à proximité du lycée en cours de réalisation, mais les riverains se sont opposés à l’implantation de ce projet pourtant utile pour toute la population de la région. Alors, l’initiative a été mise de côté”, nous confiera un ancien élu communal. De leur côté, les habitants de cette vaste contrée souffrent des vols qui se sont multipliés aussi bien au chef-lieu (Tighilt Bougueni) que dans les villages isolés. “Les vols et les agressions sont quotidiens dans notre commune. Il y a quelques jours, un jeune commerçant a été attaqué par deux personnes armées. Heureusement, son frère qui n’habitait pas loin est venu à son secours. Il a tout de même été blessé”, nous dira un membre de l’association des commerçants créée récemment pour défendre justement leurs biens. Alors que pas moins de six vols par effraction ont été déjà signalés l’an dernier au chef-lieu communal, sans compter d’autres méfaits enregistrés depuis le début de l’année. “Nous avions évoqué cette situation en octobre dernier devant le wali de Tizi Ouzou lors de sa visite à Tizi Ghennif. Pour le moment, nous constatons que rien n’a été fait à ce sujet. Certes, il y a des gendarmes en place, mais ils sont cantonnés dans leur siège, sans plus”, ajoutera un autre membre de la même association. Nombreux sont ceux qui ont subi des actes similaires et qui n’hésiteront pas à nous raconter leurs mésaventures. Devant cette ampleur, les représentants de cette association interpellent encore une fois les autorités locales à prendre en charge cette doléance car, ajouteront-ils, la sécurité des biens et des personnes relève des prérogatives des élus qui devront, à leur tour, jouer leur rôle en prenant des initiatives. “C’est l’inertie totale chez les responsables locaux. Même les actes commis à l’APC ne sont pas encore élucidés. Je vous cite le vol des micro-ordinateurs lors d’une action d’occupation de la mairie par des citoyens, ou encore même l’incendie qui a ravagé le siège de l’APC dans la nuit du 31 décembre 2012 au 1er janvier 2013”, poursuivra notre deuxième interlocuteur. Depuis 2013, le siège de l’APC a subi deux actions de sabotage occasionnant d’énormes dégâts à l’édifice. Devant toutes ces infractions qui se multiplient dans cette commune, les citoyens estiment que leur localité est complètement délaissée et abandonnée à son triste sort.

F. I.