Le dossier des logements de fonction occupés par des enseignants qui ne sont plus en poste est devenu préoccupant.
Des centaines de logements sont occupés par des enseignants partis à la retraite alors que leurs collègues en exercice galèrent pour rejoindre leur poste de travail. Les nouveaux enseignants font quotidiennement des kilomètres pour arriver à leur lieu de travail. Certains enseignants retraités occupent des fois des logements d’astreinte alors qu’ils possèdent des villas. D’autres retraités ont trouvé une autre formule à savoir léguer le logement à un de leurs enfants qui n’a rien à voir avec le secteur de l’éducation.
Le fils, ou la fille, hérite ainsi du logement d’astreinte qu’occupait le père ou la mère. C’est une réalité ! Que n’a-t-on pas vu ? Du coup, des extras se retrouvent à vivre en milieu scolaire. D’autres enseignants continuent d’occuper des logements alors qu’ils sont carrément à l’étranger. Pire encore, certains retraités remettent les clés de leurs logements à d’autres enseignants, sans passer ni par la direction de l’éducation ni par l’APC, moyennant une certaine somme d’argent, nous dit-on pour les frais des meubles existants dans l’appartement.
Il reste aussi que certains enseignants retraités, n’ayant pas de logement et n’ayant nulle part où aller sont sommés de quitter leur maison, ce qui a été à l’origine d’une tension entre des retraités et la direction de l’éducation, notamment depuis l’instruction ministérielle visant la récupération desdits logements. La situation est devenue à la fois paradoxale et confuse, tellement les choses se sont tassées depuis le temps.
Les indus occupant doivent désormais être mis dehors, les enseignants qui ont quitté le secteur doivent remettre les clés, ceux partis à l’étranger aussi et il faut trouver une solution pour ceux qui n’ont d’autres toits que celui de l’éducation. Une équation à plusieurs inconnus, qui risque de ne pas trouver de solution dans l’immédiat. En octobre 2016, l’APW de Tizi Ouzou, interpellée par plusieurs retraités concernés par l’exclusion a invité le premier responsable du secteur de l’éducation à Tizi Ouzou pour aborder ce dossier.
«Ce dossier est bien lourd. Nous essayons de trouver des solutions sans violence et sans avoir à saisir la justice. Mais il est inconcevable que des personnes qui n’ont aucune relation avec le secteur occupent des logements d’astreinte, alors que d’autres en plein exercice de leur fonction sont obligés de faire des kilomètres pour rejoindre leur lieu de travail.
Nous travaillerons sereinement et calmement pour récupérer ces logements. Ceux qui n’ont pas où aller seront aussi accompagnés pour bénéficier d’un logement social ou dans une autre formule», indique un membre de la commission dédiée au secteur au niveau de l’APW.
Des commissions de daïras pour étudier de près les différents cas recensés
Signalons qu’à travers la wilaya, il est recensé dans le secteur de l’éducation tous paliers confondus, un total de 3809 logements dont 1388 occupés par des retraités. A peine 128 logements ont été récupérés jusque là et redistribués. 28 logements ont été récupérés dans le secondaire, soit à l’amiable soit par voie de justice. Au moyen, 40 unités ont été également récupérées.
Au primaire, sur les 996 logements occupés par des retraités, seuls 40 logements ont été récupérés à l’amiable car la direction de l’éducation n’étant pas propriétaire et ne peut donc intenter une action en justice. L’APW de Tizi Ouzou s’est de nouveau penchée sur ce dossier, jeudi dernier, en présence des directions concernées. Monsieur Louanchi Hacene, représentant du directeur de l’éducation apostrophé en marge de la réunion confirmera les chiffres et indique : «La situation du logement dans le secteur de l’éducation est un peu délicate.
Nous essayons de récupérer ces logements sereinement et sans bruit. Les logements récupérés sont immédiatement redistribués aux demandeurs. Dans le secondaire, nous avons récupéré 28 logements, dans le moyen, 40 et dans le primaire, une quarantaine. Nous travaillons toujours pour récupérer le maximum de logements. Cette réunion de travail nous a permis d’aborder tous les problèmes et les contraintes liés à ce dossier.
La décision de créer des commissions au niveau de chaque daïra pour le suivi de ce dossier a été prise. Une fois tous les logements et leurs occupants identifiés, ils seront traités au cas par cas. Les retraités qui n’ont pas où aller seront toujours accompagnés en vu de bénéficier soit d’un logement social, soit de l’aide à l’auto construction ou intégrer dans une autre formule. Dans tous les cas, personne ne sera mis dehors. Nous voulons résoudre ce dossier sans recourir aux tribunaux».