N.A.H. Et F.H.
Des centaines d’avocats ont marché, hier, à Tizi Ouzou pour exprimer leur rejet de l’élection présidentielle du 4 juillet et réclamer le départ total du Système’, comme le revendique le mouvement populaire, depuis le 22 février dernier. La marche a pris le départ de la Cour de Justice, située à la sortie-ouest de la ville de Tizi Ouzou. Les manifestants, portant robe noire, ont emprunté les principales artères de la capitale du Djurdjura avant de rallier le point d’arrivée, le Tribunal, au centre-ville. Ils ont scandé des slogans hostiles au système politique en place et contre la tenue de la Présidentielle.
Les avocats ont réitéré, à l’occasion, leur adhésion totale au mouvement populaire, dans son combat visant à faire partir le système et construire une nouvelle Algérie, basée sur la démocratie et l’Etat de droit. Par ailleurs, les étudiants ont marqué la journée du mardi, la 12ème depuis le début des manifestations contre le système, en battant le pavé depuis le campus Hasnaoua’ jusqu’au centre-ville pour réitérer les revendications du peuple. A noter, enfin, que des maires et des élus locaux, à Tizi Ouzou, ont appelé, dans une déclaration, leurs homologues à travers les quatre coins du pays pour marcher, vendredi prochain, à Alger à l’occasion du 13ème vendredi de mobilisation afin d’exprimer le refus d’organiser les élections du 4 juillet. «Nous, présidents des Assemblées populaires communales de la wilaya de Tizi-Ouzou et le président de l’APW, réunis le 09/05/2019 à l’hémicycle de l’APW, engagés dans la dynamique révolutionnaire du peuple algérien, du 22 février 2019, réitérons notre position de principe quant au rejet de l’élection présidentielle du 04/07/2019, qui ne constitue guère une réponse à la hauteur de la dimension et des aspirations légitimes des millions d’Algériennes et d’Algériens qui descendent, chaque jour, dans la rue pour exiger le départ du système et l’avènement d’une nouvelle République et d’un Etat de droit », lit-on dans le même document. «Dans cet esprit, nous lançons un appel solennel à tous les présidents des Assemblées populaires communales (munis des écharpes) et l’ensemble des élus locaux, à l’échelle nationale, pour participer à la marche du 13ème vendredi 17/05/2019, à Alger» ; conclut leur déclaration.
A Bouira, également, les avocats du barreau se sont rassemblés à la Cour de Justice pour organiser un grand sit-in de protestation. Les avocats ont exprimé leur détermination à accompagner le mouvement populaire. Les hommes et femmes, en robe noire, que nous avons rencontrés ont tenu à exprimer leur déception quant aux revendications non satisfaites du peuple. «Nous, les avocats, étions à l’avant-garde dans le soutien au mouvement populaire pacifique, qui malheureusement, voit ses objectifs non concrétisés par le pouvoir en place». Les avocats ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «La défense est avec le peuple», «Non au système corrompu», «Nous voulons un Etat civil et non militaire», et «Oui pour une solution politique».
Durant leur sit-in qui a duré près d’une heure, les avocats ont entonné des chants patriotiques et scandé des slogans mettant en cause le système. «Nous sommes là, aujourd’hui, pour réitérer notre soutien total au peuple, dans sa quête pour les libertés et toutes les libertés», a affirmé un avocat. «Malheureusement, nous constatons que les revendications légitimes du peuple ont été ignorées dans leur majorité. C’est dans ce sens que nous avons décidé de maintenir la mobilisation, afin d’arracher d’autres droits bafoués », a ajouté une autre avocate. Me Ouafya Sidhoum présidente du Barreau de la wilaya de Bouira, présente à ce rassemblement, dira: «nous avons décidé d’organiser des journées de protestation tous les mardis. Tant que le pouvoir campe sur ces positions, notre détermination ne sera que plus forte dans notre soutien au mouvement populaire, jusqu’à ce que ses revendications soient prises en compte et concrétisées».