Une réflexion sur le classement global de six sites antiques de la commune de Boudjima relevant de la daïra de Makouda, au nord de Tizi-Ouzou, vient d’être engagée par la direction de la culture, a-t-on appris mardi du chef de service patrimoine.
Lors d’une sortie d’inspection dans des sites patrimoniaux non encore classés au village Tarihant, Mouloud Hachour a précisé à l’APS qu’un « classement propres à tous les lieux antiques et les vestiges des différentes civilisations existants dans la région risque de s’étaler sur plusieurs années, d’où l’idée de procéder à un classement collectif ».
Au village Tarihant qui compte déjà un espace protégé et classé comme bien patrimonial local, à savoir Azrou Imedyazen qui renferme des inscriptions libyques, six autres sites ont été visités mardi par la délégation du service patrimoine dans la perspective de les proposer au classement.
Il s’agit d’Azrou Tzizoua qui renferme un abri sous roche comportant des peintures rupestres remontant à la période néolithique, des deux pressoirs de Targa N Tezmatin datant du 1er siècle avant Jésus Christ, du site Garoura comportant des peintures rupestres et des inscriptions libyques, du village antique Lafayer, et des deux abris sous roches de Tamda Ouquelouache et Azrou Ouzaghar.
« Nous avons déjà discuté de cette option de classement collectif dans le but de préserver et de protéger le maximum de sites archéologiques possibles. Des débats en profondeur seront engagés dans les prochains jours avec toutes les parties concernées en vue d’étudier les différents aspects, notamment ce qui est lié à la réglementation en vue de dégager une véritable réflexion sur le projet », a-t-il indiqué.
Ce classement global sera accompagné, après concrétisation du projet de classification, d’une délimitation de la périphérie de chaque site dans le but de faciliter sa protection et permettre aux propriétaires des terrains avoisinants d’exploiter leurs parcelles librement, a-t-on expliqué.
Ayant accompagné la délégation, les animateurs de l’association Garoura de Tarihant ont relevé que ces lieux antiques, sis pour la plupart sur les hauteurs du village et qui ne bénéficient d’aucune protection, sont menacés, notamment, par les tailleurs de pierre qui ont été surpris à maintes fois par l’association en train de dégrader ces espaces en cassant les rochers ou en mettant le feu à l’intérieur des abris sous roches.
Au village de Lafayer qui remonte probablement à l’époque romaine et dont certains vestiges en témoignent à ce jour, M. Hachour a indiqué que des recherches et des fouilles sont nécessaires pour délimiter le site dans un premier temps, le classer par la suite, avant d’engager une action de réhabilitation.