S Oularbi
Les perturbations en matière d’alimentation en eau potable (AEP) dans certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou font des mécontents. Cette fois, ce sont les habitants du village de Tadjdiout dans la commune de Maâtkas (à 20 km au sud-ouest de la wilaya) qui ont procédé à la fermeture du Chemin de wilaya 28 reliant leur localité à celle de Boghni. Ils ont dénoncé haut et fort les pénuries récurrentes en matière d’AEP au niveau de leur village et ceux avoisinants. Une situation très alarmante qui a provoqué l’ire des villageois qui réclament la disponibilité de cette source vitale très demandée en cette période caniculaire où le thermomètre frôle les 45° C.
Pour sa part, le président de l’Assemblée populaire communale de Maâtkas, Lyès Laguel, a tenu à informer les habitants du village que cette situation est due au fait que le nouveau forage et le château d’eau implanté au lieudit Irafiane dont les travaux sont finalisés, ne sont pas encore fonctionnels à cause de la vétusté de la conduite d’eau potable. A cet effet, il a appelé les responsables de l’ADE de mettre en fonction le château d’eau au niveau de plusieurs villages de cette localité déficitaire en matière d’alimentation en eau potable. C’est le même scénario réédité au niveau des villages de Azeffoun, Tigzirt, Bouzeguène, Batrouna… Une situation qui interpelle tout un chacun pour remédier à cette situation.
Pannes et éclatements du réseau de refoulement
A ce sujet, le directeur de l’Algérienne des Eaux (ADE) de la wilaya de Tizi Ouzou, Amar Berzoug, a fait savoir que leur agence traverse une situation déficitaire sans précédent et ce, suite au non-paiement des recouvrements. Ajouter à cela, le problème des pannes et des éclatements auquel fait face le réseau de refoulement et de distribution. Pour y remédier, il a exhorté les chefs des centres de distribution d’eau répartis sur le territoire de la wilaya d’informer en temps réel et de communiquer aux citoyens les programmes de distribution à travers leurs localités et leurs villages, mais aussi sur les problèmes que rencontre l’ADE.
« Il faut que les citoyens sachent que bien que le barrage de Taksebt est plein à 90%, il faut que l’eau soit pompée. Nous disposons de plus 800 groupes électropompes qui tournent 24H/24 pour satisfaire la demande locale. Il y a quelquefois des pannes et des éclatements au niveau du réseau de refoulement et de distribution», a-t-il dit. A titre d’exemple, il a cité la pénurie d’eau potable dans la commune de Draâ El-Mizan qui fait face aux coupures fréquentes qui sont dues au problème de glissement au niveau du tunnel de DEM. « Deux grosses fuites d’eau que nous peinons à réparer et nous nous sommes mobilisés pour les réparer ». Pour ce qui est du transfert Tikchiwine vers Aït Yahia Moussa, le directeur a précisé que ses services ont réalisé une nouvelle conduite, malheureusement, qui n’a pas été raccondée raccordé suite à des oppositions de riverains.
110 milliards de centimes de créances
Le premier responsable de l’Agence de l’ADE a tiré la sonnette d’alarme quant aux répercussions « lourdes », engendrées par les délestages électriques sur la production en eau, sachant que la Sonelgaz détient 75 milliards de centimes pour leur agence. « Nous sommes alimentés avec la moyenne tension et le redémarrage des installations assez de temps, ce qui porte préjudice pour reprendre leur fonctionnement et bien sûr, il y a un impact sur la production d’eau ». Dans le même ordre d’idées, Berzoug a fait savoir que le montant des créances des ménages a connu une hausse durant le 1er semestre de l’année en cours pour atteindre 110 milliards de centimes contre 85 MDS en 2018. Les citoyens doivent être conscients de la gravité de cette situation critique que traverse notre agence », a-t-il mis en garde.
D’après lui, malgré les problèmes rencontrés sur terrain, les éléments de l’ADE sont déployés pour mettre à la disposition des citoyens cette source hydrique et juguler ces perturbations. M. Berzoug a lancé son appel auprès des pouvoirs publics et des citoyens de prendre conscience pour sauvegarder cette agence et sauver les emplois des 1 800 travailleurs qui sont dans la précarité. «La paye du mois de juin n’est pas versée à temps aux travailleurs, nous sommes en train d’enregistrer les plus basses caisses en matière de recouvrements qui est à seulement 50%. Ce qui ne favorise pas le service public. La facture de l’eau est la moins chère pour les ménages, mais le citoyen persiste à négliger son paiement. J’appelle les pouvoirs publics et les citoyens d’intervenir pour trouver une solution pour la pérennisation de l’agence ADE de Tizi Ouzou parce que la situation est grave ».
Il a regretté la persistance du fléau du picage clandestin mené par des citoyens inconscients. « Il faut arrêter ces sabotages pour le bien de tous », a-t-il dit.