Tizi Ouzou: Colère et indignation à l’université Mouloud-Mammeri.

Tizi Ouzou: Colère et indignation à l’université Mouloud-Mammeri.

Les étudiants avaient épuisé toutes les voies de recours pour demander la revalorisation de leur diplôme de docteur en médecine dentaire.

Les étudiants en médecine dentaire de la faculté de médecine de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou entament aujourd’hui leur cinquième jour de grève de la faim déclenchée à l’appel de leur coordination nationale, et ce, après avoir épuisé toutes les voies de recours pour demander la revalorisation de leur diplôme de docteur en médecine dentaire et exiger de meilleures conditions de travail afin de bénéficier d’une formation de qualité pour aspirer à une bonne prise en charge des patients.

Jeudi, il régnait un climat de colère et d’indignation à l’entrée de la faculté de médecine, notamment après l’évacuation de quatre étudiants grévistes dont la santé s’est gravement dégradée jusqu’à perdre connaissance dont une étudiante qui, selon ses camarades, souffrait d’une insuffisance rénale aiguë après trois jours de grève.

La Protection civile a, toutefois, mis un dispositif d’urgence qu’elle a maintenu sur place en début d’après-midi et dans la nuit de jeudi afin de porter secours aux grévistes, alors qu’un appel est lancé aux étudiants des autres départements de l’université Mouloud-Mammeri pour un mouvement de soutien prévu demain. Dans cet appel lancé par les étudiants en médecine dentaire, il est souligné qu’“après trois mois de lutte durant lesquels nous n’avons ménagé aucun effort pour faire entendre notre voix, nous avons eu en retour qu’un silence total de la part des tutelles concernées.

Et pour cela, nous appelons l’ensemble des étudiants de l’université à être solidaires d’une journée de protestation”. Réagissant également à ce mouvement de grève de la faim, le Cnes-Tizi Ouzou a rendu publique une déclaration dans laquelle il affirme que “ce n’est pas par excès de zèle que ces étudiants ont brandi aujourd’hui cette arme à double tranchant. C’est le recours de l’administration à l’usage de la violence et de la force publique pour étouffer leur mouvement de protestation enclenché en novembre 2016 qui les a acculés dans ce dernier retranchement et ce désespoir”.

Pour le Cnes, ces étudiants n’ont pas demandé la lune, mais “devant un avenir effrayant, ils ont demandé la mise en place de mécanismes et de mesures à même d’améliorer la qualité de leur formation et plus de possibilités d’employabilité”.

Accosté sur les lieux de la manifestation, Aïssa, un étudiant gréviste, clamera toute sa colère : “Au lieu d’écouter nos doléances et notre détresse, nos responsables n’ont pas trouvé mieux que de nous accuser d’une tentative de suicide collectif qu’ils ont  tenté de porter sur des dossiers médicaux faisant même appel à des psychiatres lors de l’évacuation de nos camarades à l’hôpital ! Ils tentent d’étouffer nos voix même sur un lit d’hôpital”, s’est encore indigné ce gréviste.