Ils ont rajouté à leurs revendications celle du rejet de la loi de finances 2020 ainsi que la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
Une foule d’étudiantes et d’étudiants de l’université « Mouloud-Mammeri » de Tizi Ouzou sont sortis, hier, dans la rue au titre des marches hebdomadaires de la communauté universitaire. Dès la fin de la matinée, les étudiants ont commencé à affluer vers le campus de Hasnaoua dans la ville de Tizi Ouzou. Au fur et à mesure, les rangs des marcheurs grossissaient, surtout avec l’arrivée des étudiants des autres campus, notamment ceux de Tamda, Boukhalfa, Oued Aïssi… Les carrés des manifestants ont été également formés presque spontanément, l’expérience aidant.
Les emblèmes nationaux se mêlaient allègrement au drapeau amazigh. Les étudiants étaient munis de nouvelles banderoles sur lesquelles ils ont actualisé en quelque sorte leurs mots d’ordre. En effet, les étudiants de Tizi Ouzou ont rajouté, hier, à leurs revendications celles du rejet de la loi de finances 2020 ainsi que la nouvelle loi sur les hydrocarbures. D’ailleurs, lors de la marche d’hier dans la ville des Genêts, nous avons constaté que les mots d’ordre inhérents à ces deux derniers points avaient occupé la part du lion, même si les étudiants n’ont pas oublié de scander également des mots d’ordre exigeant la libération des détenus incarcérés dans la prison d’El Harrach pour « port du drapeau amazigh » lors des manifestations qui ont eu lieu à Alger.
Les étudiants ont d’ailleurs axé leur préoccupation sur la demande de libération de l’étudiant Smaïl Chebili arrêté à Alger lors de la manifestation pacifique du 27 septembre. Les étudiants ont ainsi demandé, à travers plusieurs slogans et banderoles exhibées, la libération de cet étudiant en sixième année de médecine à la Faculté de médecine de l’université Mouloud-Mammeri. Pour rappel, cet étudiant devrait être jugé aujourd’hui dans un tribunal d’Alger. Les étudiantes et les étudiants, ont traversé dans une ambiance festive, les principales rues de la ville de Tizi Ouzou avant de terminer leur trajet au niveau du carrefour Matoub-Lounès à la sortie ouest de la ville.
Une fois parvenus au boulevard « Lamali-Ahmed », aux environs de 13 heures, les marcheurs ont marqué une halte devant le CHU « Nedir-Mohamed ». Ils ont en outre
observé une minute de silence à la mémoire aussi bien des martyrs de la guerre d’indépendance que de tous les militants qui sont tombés après l’indépendance en se battant pacifiquement pour la démocratie. Les étudiants ont par la suite parcouru le boulevard principal de la ville de Tizi Ouzou, à savoir la rue Abane Ramdane, communément appelée « la grande rue ». Sur des airs de musiques connus, les étudiants ont crié en chœur des slogans exigeant un changement radical du système politique dirigeant le pays ainsi que le départ de tous les symboles de l’ancien système. Les étudiants de Tizi Ouzou ont beaucoup insisté, lors de la marche d’hier, sur la liberté d’expression et sur la nécessité que les richesses du pays ne soient pas bradées comme cela fut le cas pendant les 20 dernières années.