TIZI OUZOU – Le Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956 à Ifri Ouzellaguen dans la wilaya de Béjaïa, avait consacré une nouvelle étape dans la lutte armée contre le colonialisme français et donné un autre souffle à la guerre de libération nationale, a indiqué jeudi lors d’une conférence Mohand Ouramdane Hachour, secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de la wilaya de Tizi Ouzou.
Cet évènement historique, de haute signification, a permis « la restructuration de la Révolution et sa réorganisation à travers, notamment, l’élaboration d’une plate-forme qui est devenue la référence dans le processus de lutte qui s’est poursuivi jusqu’en 1962 et le découpage du territoire national en wilayas, en zones et en secteurs, a souligné le SG de l’ONM de Tizi Ouzou lors de cette conférence sur le thème « L’impact du Congrès de la Soummam sur la Révolution algérienne » organisée par l’association des enfants de moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou à la maison de la culture Mouloud Mammeri à l’occasion de la Journée nationale du moudjahid et le 60ème anniversaire du Congrès.
Pour le moudjahid Mokrane Benyoucef, le congrès de la Soummam est venu en réponse à un besoin organisationnel qui s’est exprimé deux ans après le déclenchement de la guerre de libération. « Les moudjahidine menaient des actions à travers les quatre coins de l’Algérie dans l’anarchie et l’incohésion ».
Le manque d’un cadre organisationnel, a-t-il dit, « les a empêché de structurer leurs actions et de déterminer les tâches des uns et des autres. Ce n’est qu’après la tenue du Congrès, minutieusement préparé par Abane Ramdane et certains compagnons de lutte, que les missions ont été déterminées et confiées ».
C’est également grâce à ces assises que la Révolution a eu « ses institutions et ses portes parole légitimes qui lui ont valu une reconnaissance et un soutien sur le plan international, au moment où l’Armée de libération nationale (l’ALN) s’est dotée d’un encadrement militaire qui lui ouvert la voie pour poursuivre sereinement sa mission sur le terrain », a-t-il témoigné.
Si Mohand Saïd Akli, qui vient de publier un livre sur la plateforme de la Soummam, a révélé que la préparation et l’organisation du Congrès n’était pas chose facile pour ses architectes qui devaient travailler dans la discrétion et loin de toute suspicion.
Ils ont d’ailleurs été contraints de changer le lieu qui devait l’abriter après que le camion transportant les documents du congrès ait fini son périple dans un poste de contrôle de l’armée française, a relevé Si Mohand Saïd Akli,
« Grâce à leur volonté, leur détermination et leur vision politique, Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Zighoud Youcef, Ben Djebbar Lakhdar, Lakhdar Bentobal, le colonel Dehiles et Abane Ramdane, en plus du colonel Si Cherif qui a envoyé son rapport à partir du sud algérien, ont réussi à concrétiser ce projet et ont pu offrir une nouvelle restructuration à la Révolution tout en la dotant d’un texte de référence qui a tracé ses objectifs et ses moyens de lutte », a-t-il précisé.
Les invités de l’association de wilaya des enfants des moudjahidine ont, par ailleurs, mis l’accent sur les attaques du nord constantinois menées par Zighout Youcef le 20 août 1955 dans le but de desserrer l’étau de l’armée française sur les Aurès, mais aussi d’impliquer les populations rurales à adhérer à la révolution en attaquant les symboles du colonialisme français tels que les postes militaires, la gendarmerie et les représentations administratives.
Des attaques qui ont suscité une réaction féroce de l’armée française qui n’a pas hésité à commettre un nouveau massacre et de réprimer violemment les populations de ces régions, a-t-on rappelé.