Tizi Ouzou : La marche du Printemps berbère réprimée par les forces de police

Tizi Ouzou : La marche du Printemps berbère réprimée par les forces de police

La marche prévue ce dimanche à 11 h devant le portail de l’université Mouloud Mammeri pour célébrer le 34e anniversaire du printemps berbère d’avril 1980 et à laquelle ont appelé d’anciens animateurs du Mouvement culturel berbère, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (Mak) et le RCD, a été interdite par les autorités. Une interdiction qui n’a pas empêché des centaines de manifestants de se déplacer mais qui a eu pour conséquence de transformer une marche se voulant pacifique en affrontements entre forces anti-émeutes déployées en grand nombre devant le portail de l’université et des militants de la cause amazigh. Des affrontements qui ont duré toute la matinée et qui ont fait plusieurs blessés parmi les manifestants.

Les choses ont dérapé avant même le début de la marche, au moment où une pluie de pierres et de bouteilles s’est abattue sur les marcheurs. Des objets qui ont commencé à atterrir sur la tête des manifestants juste après que le président du MAK ayant vu le dispositif sécuritaire mis en place, ait crié : «Aujourd’hui, nous effectuons notre marche, quels que soient les obstacles». Des jets d’objets, auxquels ont tout de suite réagit quelques manifestants. Une riposte qui a eu comme conséquence, une intervention musclée des forces anti-émeutes qui ont arrêté quelques manifestants et tenté de disperser la foule en usant de bombes lacrymogènes.

Alors que plusieurs organisateurs ont appelé au calme en demandant aux manifestants de rester pacifiques et à ne pas riposter aux provocations, la situation a continué à empirer. Certains manifestants, essentiellement des étudiants militants et membres du conseil universitaire du MAK se sont abrités derrière l’enceinte de l’université pour fuir les bombes lacrymogènes et ont continué à lancer des pierres vers les policiers. Le calme n’a commencé à s’installer dans la ville de Tizi Ouzou qu’en début d’après midi.

Les signataires de l’appel du MCB  pour la commémoration du 34e  anniversaire du printemps berbère ont de leur côté choisi de faire une déclaration dans laquelle ils « dénoncent avec la plus grande fermeté l’empêchement à Tizi Ouzou de la manifestation qui devait se tenir dans un cadre rassembleur, unitaire et pacifique ». Selon eux, la répression de cette marche constitue un acte grave et porte atteinte au 20 avril, date historique et symbole du combat amazigh et des libertés démocratiques.

Pour les organisateurs de la marche, «Des provocations manifestes des forces de répressions ont transformé une manifestation qui se voulait pacifique en émeutes avec de nombreux blessés, des interpellations et violation des la franchise universitaires. Le pouvoir porte seul l’entière responsabilité de cette agression et des conséquences qui en découlent ».

Enfin, selon les signataires de l’appel du MCB, qui appellent « l’ensemble des militants de la cause amazigh toutes tendances confondues à une large concertation pour dégager les voies et moyens à même d’imposer notre combat », «le message du pouvoir qui vient de s’arroger une rallonge de cinq ans ne souffre aucune nuance quant a sa politiquer de déni  de toutes les libertés et notamment celle relative à la revendication amazighe ».