Par Kamel BOUDJADI
Le départ de tous les symboles du système toujours réclamé. Les étudiants ont battu le pavé, hier, dans la ville de Tizi Ouzou à l’instar de leurs camarades dans d’autres wilayas du pays. Prévue aux environs de 11h, la marche n’a pu démarrer qu’après midi passé de quelques minutes pour des questions d’organisation. Comme les précédentes, elle a démarré du portail principal de l’université Mouloud-Mammeri, campus Hasnaoua 1, pour aboutir à la place de l’Olivier au niveau de l’ancienne gare de la ville des Genêts. La marche d’hier, qui coïncide avec l’accélération des évènements politiques, a drainé un grand nombre d’étudiants, venus rappeler leur demande initiale, à savoir le départ de tous les symboles du système.
Le discours de Bensalah ne semble pas faire des adeptes d’ailleurs, car beaucoup de slogans ont été scandés pour affirmer le refus des étudiants de l’appel au dialogue et le maintien de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. «Pour une justice libre et transparente», «Non au maintien du système», «l’Algérie n’est pas une caserne» étaient en fait les principaux slogans largement partagés par les marcheurs.
Hier donc, les étudiants étaient comme chaque mardi, dans la rue, pour apporter leur contribution et jouer pleinement leur rôle dans ce mouvement. Comme il est de tradition, l’université de Tizi Ouzou a accompagné le mouvement dès son début avec le refus du recteur de fermer les campus, pour raison de vacances prématurées. Ce dernier, pour rappel, avait refusé d’exécuter l’instruction de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce qui a fait revenir le ministère sur sa décision et laisser les étudiants dans les campus.
Le lendemain de ce refus, les enseignants de la même université ont organisé une réunion conjointe avec les étudiants, pour décider des voies et moyens d’accompagner le mouvement. Aussi, une déclaration de soutien a été rendue publique, avec comme projet de donner une traduction intellectuelle et politique au mouvement du peuple. L’université ne pouvait se permettre de rester en marge de ce mouvement de l’Histoire. C’est ainsi qu’un cycle de conférences a été lancé avec des personnalités de divers horizons. Chaque jeudi, l’auditorium du campus Hasnaoua 1, abrite des interventions très intéressantes devant une salle archicomble. Chaque jeudi, des noms illustres de la scène nationale politique sont de passage pour présenter des conférences.
Zoubida Assoul, Saïd Sadi, Arab Aknine, Hand Sadi, Tassadit Yacine, Karim Tabbou et bien d’autres, se sont succédé pour débattre avec les étudiants sur de nombreuses questions politiques. Les débats se déroulent dans une ambiance très détendue, mettant en exergue le degré d’évolution et la maturité de la communauté estudiantine. De leur côté, toutes les corporations ont rejoint le mouvement par des marches, quasi quotidiennes comme les avocats, les diverses corporations du monde économique. Cette semaine, ce fut Karim Tabbou et Mustapha Bouchachi qui sont revenus sur le mouvement, après deux mois de marches, chaque vendredi.