Tizi-Ouzou: les incendies sur la bande littorale sont « d’origine volontaire »

Tizi-Ouzou: les incendies sur la bande littorale sont « d’origine volontaire »

Les incendies enregistrés depuis le début de la campagne de lutte contre les feux de forêts sur la bande littorale de la wilaya de Tizi-Ouzou sont d' »origines volontaires », a indiqué dimanche le conservateur local des forêts.

« Dans la majorité des cas, il s’agit d’incendies volontaires signalés sur la bande littorale, notamment à Mizrana », a déclaré lors d’une conférence de pesse, le conservateur, Ould Mohamed Youcef.

Interrogés sur les incendies qui se sont déclarés à travers plusieurs localités de la wilaya, il a souligné que « la mafia du foncier serait derrière ce nombre important de départs de feux ».

Le Conservateur a dans ce sens précisé que « 16% des incendies de cette saison ont été enregistrés à Tigzirt, une région où le prix du mètre carré de terrain est très élevé. Ces incendies ont été provoqués pour dégager des assiettes foncières ».

Le même responsable a ajouté que sa direction a placé sous surveillance cette région où on déplore un nombre important de constructions illicites.

« Ces parties brulées sur la bande littorale, on va les surveiller et à la moindre infraction nous allons poursuivre l’auteur, en justice », a-t-il averti, en dénonçant « des intentions malveillantes d’accaparement de foncier du domaine forestiers, qui seraient derrière ce nombre importants d’incendies ».

L’autre cause évoquée par le conservateur des forêts, est la pratique de régénération des pâturages par le feu. « Des éleveurs brûlent le tapis végétal pour éviter que les plantes ne deviennent ligneuses et dures donc non comestibles pour le bétail, sachant que dans la bande littorale de la wilaya l’activité d’élevage bovine et ovines est développée », a-t-il expliqué.

Concernant l’incendie qui s’est déclaré mardi dernier à Tala Guilef en plein parc national du Djurdjura, le conférencier a indiqué qu’il s’agit d’un « incendie volontaire, vu que le feu est parti d’un oued, ce qui est anormal puisqu’un oued est l’endroit le plus humide dans une forêt et les plantes qui s’y trouvent sont vertes », a-t-il expliqué.

Il a rappelé la mobilisation de deux hélicoptères bombardiers d’eau de la protection civile pour intervenir sur cet incendie qui remontait de l’oued vers le flanc de montagne.

« Nous avons sollicité de notre direction (DGF), générale et de celle de la protection civile, l’envoie de renforts aériens pour circonscrire rapidement les feux. La priorité a été accordée à Tizi Ouzou pour l’envoi de moyens de lutte aériens vu que le feu s’est déclaré dans un parc national à grande valeur de biodiversité, culturelle et paysagère », a-t-il ajouté.

Il a ajouté que depuis 2017 plus d’une centaine de plaintes ont été déposées auprès des instances judicaires pour divers infractions au domaine forestiers dont les incendies volontaires parmi lesquels celui de Tala Guilef, mais dont la majorité est en instance parce que c’est des plaintes « conter X », a-t-il fait savoir.

Le conservateur estime que les amendes prévues dans la loi du 23 juin 1984 « ne sont plus dissuasives », révélant qu’un projet d’une nouvelle loi est en cours d’élaboration par la DGF sous l’égide du ministère de tutelle.

                                                      Plus de 100 millions de DA de pertes directes

Selon une estimation des dégâts causés par les incendies qui se sont déclarés du 1er juin 2019 au 25 juillet courant, les 167 feux enregistrés ont causé des pertes économiques directes en bois et liège sur pied (chêne-liège) estimées à 110 millions de DA.

Ces incendies ont détruits 1450,5 ha de couvert végétal dont 65 ha de forêts, 275 ha de maquis, 908 ha de broussailles et 202,5 d’arbres fruitiers, principalement des oliviers. 86% de ces feux ont été enregistré sur de terrains privés.

S’agissant de rumeurs sur la perte de singes magots, rapporté dans les réseaux sociaux, M. Ould Mohamed a démentis officiellement cette information, en observant qu’il n’y a aucun singe brulé dans les incendies depuis le 1er juin, et les photos de singes brulés publiées sur les réseaux sociaux ne sont pas de photos de singes magot.

« Le singe magot qui vit en Algérie n’a pas de queue », a-t-il précisé. Nous n’avons enregistré aucune perte de singe magot qui vit à Yakouren et Tala Guilef ».

« A Tala Guilef, comme l’incendie est parti d’un oued et remontait vers le flanc de montagne, la faune a fuit les flammes. Nous n’avons pas trouvé de restes d’animaux brulés », a-t-il assuré, regrettant les « fausse informations » colportées sur les réseaux sociaux.