Tizi-Ouzou : Une population livrée à elle-même

Tizi-Ouzou : Une population livrée à elle-même

Les populations brûlent sous des températures caniculaires. Les feux de forêt dévastent des milliers d’hectares de forêts.

Les maisons sont constamment en danger d’incendies. La soif guette aux portes. Les robinets sont à sec. Les réseaux AEP sont délabrés. Les voies d’accès aux fontaines inexistantes car les routes et les pistes sont impraticables.

Sous la chaleur, les citoyens n’ont aucun recours. Les espaces de loisir et de détente sont absents.

Mais, que reste à ces populations comme voie de salut ?

Tandis que les citoyens ferment les mairies, bloquent les routes et brûlent des pneus pour se faire entendre, certains élus sont loin en vacances sur la Côte d’Azur, en France.

D’autres qui ne peuvent pas s’offrir ces congés luxueux languissent dans leurs salons…climatisés.

Mais si le repos est un droit inaliénable, qu’advient-il du devoir d’être aux côtés de ceux-là qui les ont élus ?

Ces citoyens qui se sont rendus dans les bureaux de vote un certain jour de pluie et de grêle.

Qu’est-il advenu de ces promesses ressassées tout au long des campagnes électorales.

Qu’est-il advenu de ce devoir, surtout moral, de ne pas abandonner ses sujets dans les moments de détresse ?

Pourtant, jamais, depuis l’Indépendance, la wilaya de Tizi Ouzou n’a bénéficié d’aussi importantes enveloppes budgétaires !

Elle est inscrite pour devenir une zone d’excellence de développement local et régional.

De gigantesques réalisations sont prévues à l’horizon 2014. Les infrastructures de base comme les routes sont en grande majorité réalisées.

Pourtant, jamais les populations de la wilaya n’ont bénéficié d’une aussi grande attention.

Mais, alors, à quel niveau cela grince? Les événements de ces dernières semaines expliquent éloquemment les réactions épidermiques de la population.

Tandis que les citoyens ont recouru à la fermeture des routes, des mairies et des sièges de l’ADE, à Makouda le maire est en vacances en France.

Le cas n’est pas isolé. Les maires tiennent bec et ongles à leurs congés. Désolante et triste image que celle de responsables qui ne sont là que pour penser à leurs droits.

Mais, en fait, ont-ils pensé à leurs devoirs ?

Ce constat amer appelle plusieurs lectures. Demander écoute relève de l’anarchie.

Le mode de gouvernance des élus au niveau des communes est l’incarnation typique d’ostracisme.

Soit le maire ignore ses citoyens alors que sa propre famille en fait partie, soit il garantit aux siens un bien-être au détriment des autres.

Cette attitude méprisante et irresponsable est le terreau de la violence.

Autre conséquence inévitable: la fracture entre les responsables et les populations.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus confiance en les élus. Ils préfèrent désormais recourir à la violence pour réclamer leurs droits.

Les exemples sont légion. Tous les jours, des sièges, des mairies et des routes sont fermés.

Les forces de l’ordre interviennent pour disperser les émeutiers mais, a-t-on pensé à demain ?

Aujourd’hui, les populations ne croient plus en la classe politique. La colère gronde face à l’attitude des partis dits d’opposition.

Après des décennies, les citoyens s’interrogent sur le silence de ces derniers sur la qualité de vie et leurs problèmes quotidiens.

Depuis des décennies, beaucoup de partis ronronnent pendant les campagnes électorales.

Mais, ils n’ont jamais abordé les produits de première nécessité.

Jamais, une proposition d’ordre économique n’a émané d’un quelconque parti dit d’opposition.

Leur action ne se limite qu’à critiquer les élus.