TLEMCEN – Un programme de protection de la gazelle de Cuvier a été lancé dernièrement au niveau du Centre cynégétique de Tlemcen, a-t-on appris mercredi auprès de la conservation des forêts de la wilaya.
Cet établissement constitue un point focal national ayant acquis un noyau de 22 têtes provenant de différentes wilayas dont M’sila, Biskra et Tiaret, a-t-on indiqué, faisant savoir que par la suite des naissances y ont été enregistrées et le nombre de gazelles développées au sein du centre s’élève à 30.
Une fois constitué le noyau de gazelles de Cuvier, des opérations de lâcher seront effectuées au niveau de sites plus vastes, notamment la réserve de chasse de Moutas (Tlemcen) et celle de Mascara, qui sont équipées d’infrastructures adéquates, pour procéder par la suite à des opérations de réintroduction de l’espèce dans son habitat naturel, a-t-on souligné.
Cette opération qui prévoit l’élevage de la gazelle de Cuvier par le Centre cynégétique de Tlemcen, en vue de la réintroduire ultérieurement dans certaines aires protégées, est contenue dans le plan quinquennal 2015-2020. Les opérations pourront prendre l’aspect d’une réintroduction proprement dite ou d’actions de renforcement, une fois toutes les conditions réunies, notamment à travers des actions de multiplication en captivité et de suivi sanitaire et alimentaire, a-t-on ajouté, faisant savoir que cette stratégie s’appliquera, également, pour les autres types de gazelle menacées de disparition en Algérie.
Il s’agit de l’espèce Dama ou gazelle du Sahara qui a disparu en Algérie, Dorcas, Leptocere et Cuvier, qui font partie des 23 espèces protégées par la loi 06/14 du 14 novembre 2016, relative à la protection et la préservation de certaines espèces menacées de disparition.
L’importance de « l’atelier de Tlemcen », première rencontre du genre en Algérie, réside dans la formation des représentants de trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) pour mieux protéger cette espèce de gazelle. Les trois pays du Maghreb concernés par la protection de la gazelle du Cuvier ont identifié sept stratégies d’intervention par rapport à la protection et restauration des populations de cette espèce menacée de disparition, a-t-on fait savoir.
S’étalant entre 2017 et 2026, ces stratégies concernent la gestion de l’habitat du Cuvier, la sensibilisation et la valorisation, la recherche et le suivi de cette espèce et la coopération internationale, a-t-on expliqué, faisant savoir que le renforcement des capacités, la reproduction et gestion en captivité sont les deux aspects très importants dans l’implémentation de la stratégie.
Chaque Etat a défini une finalité pour son territoire, soutenue par des activités à court, moyen et long termes. Cette stratégie aspire à voir, d’ici 2050, des populations viables et connectées de gazelles de Cuvier, occupant des habitats naturels sur une aire proche de l’aire de répartition historique. La réussite de cette stratégie est étroitement liée au travail de plusieurs acteurs à différents niveaux où chacun doit agir en coordination avec diverses institutions, afin d’accomplir les objectifs de façon efficace, a-t-on indiqué.
