Alors que le nord de la wilaya de Tlemcen a été touché cet été par une série de feux (d’origine criminelle) qui ont ravagé des dizaines d’hectares en quelques jours, les localités du sud, situées plus près des Hauts-Plateaux connaissent depuis le début du mois courant un épisode de canicule avec des températures maximales frisant les 48 degrés et des minimales nocturnes encore hautes, même si les habitants respirent mieux depuis pratiquement quatre jours, suite à une légère baisse de la température.
A El Aricha, El Gor, Bouihi, Sidi Djillali et Sebdou, des localités agropastorales qui empiètent sur les Hauts-Plateaux, les rues sont désertes, tout le monde est parti se cacher à l’ombre. Les climatiseurs tournent à plein régime pour distiller de la fraîcheur dans les habitations, commerces et bureaux. «Ici à Sebdou, pendant tout l’été, les gens se cloîtrent dans leurs résidences près d’un ventilateur ou d’un climatiseur pour se rafraîchir et évitent de sortir, surtout les après-midis. Ils restent à la maison, les fenêtres fermées et essaient de s’hydrater mais ce n’est pas facile», indique un habitant de Sebdou.
Il faut le signaler, malgré la chaleur torride qui s’abat sur cette région, aucune contrainte d’alimentation en électricité et gaz n’a été enregistrée sur les réseaux qui desservent ces agglomérations où il fait chaud parfois jusqu’à 50 °C et ce, grâce aux différentes opérations d’investissement concrétisées ces dernières années par la SDO-Sonelgaz dans ces zones arides fréquemment envahies par le sirocco, un vent du Sahara.
Cependant, beaucoup de familles vivant dans des localités d’élevage extensif en plein air afin de nourrir leurs cheptels ovins et bovins subissent de plein fouet les vagues de chaleur écrasantes et exceptionnelles. «Il fait très chaud cet été, c’est dur !
On a l’impression de manquer d’air, presque d’étouffer à cause du taux d’humidité qui est plus élevé près des barrages et retenues d’eau environnants. Nous vivons sous des tentes et on se déplace d’un endroit à un autre pour chercher de l’eau et la nourriture pour nos bêtes.
Les journées d’été sont vraiment longues et chaudes», témoigne un éleveur d’El Aricha. Il expliquera qu’«ici nous consommons plusieurs fois par jour du thé bouillant, et nous pratiquons de la thermorégulation avec les djellabas longues et sombres que nous revêtons pour supporter le soleil et la chaleur.
La djellaba a plusieurs fonctions. Elle permet une bonne transpiration ce qui aide le corps à conserver sa température, et elle permet une bonne ventilation qui refroidit un peu l’air sous la robe. Tout comme le port du chèche qui, remonté sur le nez, diminue la surface exposée, et des lunettes qui protègent à la fois du soleil et des tempêtes de poussières et de sable.
C’est la transpiration qui rafraîchit notre température corporelle. Vous voyez, c’est une bonne astuce pour le corps humain ! Cette manière de faire nous aide beaucoup à exercer nos activités de pâturage et arpenter les Hauts-Plateaux. Nous évitons également de circuler aux heures les plus chaudes et nous faisons des pauses plus fréquentes qu’habituellement lors des déplacements.
Les premiers déplacements s’effectuent tôt le matin, avant 8h00, pour profiter de la fraîcheur persistante de la nuit. Ces bonnes habitudes nous ont été léguées par nos arrière-parents qui louaient des parcelles de terres après chaque récolte céréalière pour nourrir les troupeaux».
A l’approche de l’Aïd el-Adha, les éleveurs de ces localités se préparent à envahir les marchés hebdomadaires et points de vente de moutons du nord de la wilaya. Ce sont leurs cheptels qui cassent généralement les prix exorbitants proposés par les spéculateurs.