Les droits de l’enfant sont-ils garantis en Algérie par des lois ? La réponse est oui, sauf que la réalité est autre.
L’Algérie est signataire du Traité international pour la protection de l’enfance et pourtant, le sort qui est réservé à cette frange sensible de la population aurait dû interpeller tout le monde, depuis des années . Non, l’enfance n’est pas protégée et cela constitue un grave délit puni sévèrement par la loi.
En parcourant les grandes artères de Tlemcen, on a l’impression d’être dans les favelas de l’Amérique latine, ou encore dans les quartiers malfamés de Bombay ou de Calcutta (Inde). La Constitution algérienne interdit la mendicité, le vagabondage et l’exploitation des enfants à des fins mercantiles.
Il faut le dire tout de suite : la situation économique n’est pas reluisante, loin s’en faut, certes, mais suite à une enquête, qu’on a menée depuis le mois du Ramadhan, il apparaît clairement que les personnes en difficulté ne s’adonnent pas à la mendicité. Faire la manche est devenu une activité professionnelle plutôt juteuse.
Chaque jour que Dieu fait, elles sont nombreuses ces moutahadjibate à envahir les quatre coins de la ville, en traînant avec elles des enfants en bas âge. C’est une situation des plus alarmantes, voire dramatique, pour ces enfants et nouveau-nés, jetés à même le sol et dans les bras de Morphée durant toute la journée pour apitoyer les passants. Dans un récent papier, nous avions attiré l’attention des responsables sur ces dames, qui arrivent dans la capitale des Zianides, élégamment habillées, elle choisissent les toilettes publiques, pour enfiler leurs tenues de travail, elles ressortent en djilbab pour racketter les âmes sensibles. Nous avons pu constater qu’en fin de journée, certaines de ces fausses mendiantes sont récupérées par leurs maris véhiculés. La curiosité nous a obligés à suivre une autre femme, qui une fois sa journée de travail terminée, se rend chez un pharmacien, qui nous a déclaré que sa «cliente» venait quotidiennement échanger sa petite monnaie en billets de banque ; un gain qui varie entre 4 000 DA et 5 000 DA /jour dont une partie sera remise aux parents loueurs de gosses et parfois à des souteneurs qui sont à l’affût.
Les citoyens ne sont pas dupes et sont impuissants devant ce drame, qui met en danger des enfants innocents. Il ne faut pas confondre ces vieilles femmes âgées, qui sont dans le besoin et connues de tous, avec ces gardiennes du temple, qui donnent une autre image de Tlemcen. La capitale des Zianides est devenue l’Eldorado de la manche.
Un pays comme le Sénégal dont l’économie reste l’une des plus faibles sur le continent punit sévèrement la mendicité. Nous lançons un SOS aux responsables pour la protection de l’enfance, comme une urgence et l’éradication progressive de ce fléau.
Les enfants viennent au monde pour vivre heureux.
M. Zenasni