ORAN – Le Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA) s’est clôturé mercredi après près d’une semaine d’activités marquées par la compétition artistique, les échanges et la projection de nouveaux horizons du septième art arabe.
Cette édition, qui a vu la participation de 34 œuvres cinématographiques dans les catégories des longs et courts métrages et documentaires de 14 pays arabes, a été marquée par des films fortement concurrentiels, aussi bien pour ce qui est du contenu, des techniques et de la réalisation.
La catégorie des longs métrages, qui a vu la participation de 12 œuvres dont trois algériennes, a été caractérisée par des thèmes rimant avec l’actualité dans le monde arabe, principalement les mutations socio-politiques et la violence dans certains pays.
L’Algérie a participé avec deux longs métrages, « Addhil wal kandil » (l’ombre et la lampe) et « El bir » (le puit), respectivement de Rym Laredj, fille du romancier Wassini et de Lotfi Bouchouchi, reflétant l’attachement de la nouvelle génération de jeunes réalisateurs aux valeurs de la glorieuse guerre de libération nationale et à ses héros.
Le troisième film de Rachid Bouchareb « La route d’Istanbul » incarne aussi l’intérêt porté par le cinéma Algérien aux sujets d’actualité dans le monde arabe.
Durant les quatre jours consacrés à la compétition, un engouement particulier a été remarqué à la salle « Maghreb » qui a accueilli cette compétition. Un public très intéressé qui participe à tous les débats succédant les projections.
Le jury principal du festival consacré à la catégorie des longs métrages est présidé par le réalisateur syrien Mohamed Malas accompagné d’artistes d’Algérie et d’Egypte entre autres, à l’instar de Fatima Belhadj et Asser Yassin.
La catégorie des courts métrages a vu l’émergence d’œuvres très intéressantes de jeunes cinéastes. Une seule oeuvre algérienne a participé à cette compétition, « Kindil el bahr » (La femme méduse) de Damien Ounouri.
Deux films algériens ont participé à la compétition dans la catégorie des documentaires, « Hawajis » (Obession d’un acteur en solo) de Hamid Benamra, et « Fi rassi rond-point de Hassan Ferhani.
La projection des courts métrages et des films documentaires a eu lieu à la cinémathèque d’Oran. Les présidents des jurys de ces deux catégories sont le réalisateur algérien Rachid Benallal et le cinéaste tunisien Mourad Ben Cheikh.
La neuvième édition de cette manifestation culturelle, a accueilli une pléiade d’artistes et d’icônes du cinéma arabe dont Farouk El Fichaoui, Safia El Omari et Dalia Mustapha d’Egypte, Ayman Zidane de Syrie et Youssef Al Khal du Liban.
Cette édition a vu la projection, en hors compétition, de plusieurs œuvres tels le film britannique « Bill Shakespeare », en célébration du 400 anniversaire de la mort du célèbre écrivain « William Shakespeare », ainsi que l’organisation d’un atelier au profit de jeunes cinéastes sur l’adaptation de ses œuvres.
En marge des projections cinématographiques, un colloque sur « l’Autre dans le cinéma arabe » a été organisé. Des critiques et cinéastes participants ont insisté sur l’importance de construire des passerelles de cohabitation entre les cultures et les arts du monde.
Le « Retour de l’enfant prodigue », une des meilleurs oeuvres du cinéaste égyptien Youssef Chahine (1926-2008), dans laquelle a participé le regretté artiste algérien Sid Ali Kouiret, a également été projetée en célébration du 40ème anniversaire de la sortie de ce ce film.
Aussi, une projection du célèbre film « Omar Gatlatou » joué par l’acteur Boualem Bennani a également été organisée.
Boualem Bennani a été honoré lors de la cérémonie d’ouverture de cet événement au Théâtre régional d’Oran « Abdelkader Alloula », de même que d’autres figures cinématographiques et culturelles.
Un vibrant hommage a été rendu par le commissariat du FIOFA, à sa tête Brahim Seddiki, à la troupe humoristique « Bila Houdoud ».
D’autres projections de courts métrages, qui méritent un grand encouragement, ont été programmées dans le cadre du « Panorama des courts métrages ».
Ce rendez-vous culturel du 22 au 27 Juillet, qui a également vu la présence de figures du cinéma algérien, à l’instar du Moudjahid Yassef Saadi, Ahmed Rachedi et Ahmed Bedjaoui, a constitué une occasion de revoir des chefs-d’œuvre cinématographiques comme « Rih El Djanoub » (Le vent du Sud), de Mohamed Slim Riad et « La Bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo.
A noter que la salle de cinéma « Essada » a accueilli des films projetés hors compétition.
Cette 9ème édition du FIOFA a suscité l’intérêt des médias arabes et internationaux, à l’instar des chaines de télévision dédiées exclusivement au cinéma.