C’est désormais officiel. Près d’un mois après son adoption, le décret présidentiel portant création de 10 wilayas déléguées au Sud passera incessamment à l’étape de l’application. La décision du président de la République de promouvoir 10 circonscriptions administratives à un grade plus élevé que celui de daïra a été publiée en fin de semaine au Journal officiel.
La promulgation de la décision prise le 27 mai dernier est devenue donc exécutoire dès lors qu’elle a été rendue publique, bien que tardivement pour des raisons qui seraient liées à certaines mises au point. Il en est de même pour le décret exécutif portant organisation et fonctionnement de ces nouvelles entités territoriales, promulgué un jour plus tard, soit le 28 mai.
A la lecture du texte, il convient de noter que les structures des wilayas déléguées seront créées à l’image « réduite » de celles déjà existantes au niveau des wilayas, et seront pour la quasi-totalité appelées à coordonner et à rendre compte de toutes leurs actions aux structures de wilaya. Comprendre par cela, au wali et aux directeurs de l’exécutif de wilaya.
Les nouvelles structures administratives, placées directement sous l’autorité du wali de la wilaya seront dotées, au vu du contenu du texte, d’organes et structures délégués à l’identique de celle qui régissent la wilaya.
Ainsi, la wilaya déléguée comprendra les structures de l’administration générale composées d’un secrétariat général dirigée par un secrétaire général, d’un cabinet sous la conduite d’un chef de cabinet et des services de la réglementation générale et de l’administration locale sous l’égide d’un seul directeur délégué ou sous la direction de deux responsables distincts si l’importance de la circonscription l’exige. La wilaya déléguée comprend également, et ce dans le but de déconcentrer les services de l’Etat au niveau des wilayas, des directions déléguées.
Ainsi, il est prévu la dotation des nouvelles entités territoriales de directions déléguées à l’énergie, à la promotion de l’investissement, aux services agricoles, au commerce, aux ressources en eau et à l’environnement, aux travaux publics, à l’habitat, à l’emploi, au sport et à la jeunesse et au tourisme. Ces directions déléguées exerceront les mêmes mission que celles dévolues au directeur de wilaya. Enfin, un conseil de wilaya déléguée à l’image du conseil de wilaya, sera créé et constituera un cadre de concertation des services de l’Etat.
Ce conseil, auquel participent les élus locaux des assemblées communales « à titre consultatif », veillera à la coordination des actions et activités des services de la circonscription, notamment, lit-on, dans le cadre de la mise en œuvre des décisions du conseil de wilaya.
Pour rappel, les dix wilayas déléguées nouvellement créées sont Timimoun, Bordj Badji-Mokhtar dans la wilaya d’Adrar, Ouled Djellal à Biskra, Beni Abbès à Béchar, In Salah et In Guezzam dans la wilaya de Tamanrasset, Touggourt à Ouargla, la circonscription de Djanet dans la wilaya d’Illizi, El-Meghaier à El-Oued et enfin El-Maniaa dans la wilaya de Ghardaïa. Les plus importantes circonscriptions de par le nombre de communes qu’elles couvrent sont les wilayas déléguées de Touggourt avec 11 communes, Timimoun et Beni Abbès avec 10 communes chacune.
In Guezzam, Djanet et In Salah avec 2 et trois communes sont désormais les plus petites entités territoriales nouvellement créées. Ce qui semble avoir poussé les commentaires à qualifier ce découpage de « tactique » visant à mieux gérer certains espaces qualifiés de stratégiques de par leur importance dans la politique énergétique du pays. D’autant que les nouvelles structures auront la charge de gérer aussi bien le volet sécuritaire que celui de l’activité économique et sociale dans la région.