Les autorités toulousaines et la communauté juive témoignent leur émotion après la fusillade qui a fait quatre morts devant un établissement scolaire juif de la ville rose.
«Arriver devant ce collège et voir ces corps par terre avec leurs cartables, ce sont des images affreuses», a raconté avec des larmes dans la voix la député PS de Haute-Garonne Catherine Lemorton, une des premières à s’être rendue sur les lieux de la fusillade, sur BFMTV.
Le maire PS de Toulouse Pierre Cohen, qui s’est aussi rapidement déplacé sur place, s’est dit «horrifié par cet acte abominable et odieux.» Il a décidé de mettre les drapeaux du Capitole en berne en signe de solidarité avec les familles et les proches des victimes.
Un plan d’urgence a été mis en place pour tenter de protéger le plus vite possible «les écoles coraniques ainsi que juives, ainsi que d’autres bâtiments, car on ne sait pas à quel malade on a à faire», a expliqué Catherine Lemorton.
«C’est un attentat antisémite, abominable, obscurantiste, ce qu’on voit de pire. On a tiré sur des gosses», a déclaré Charles Bensemoun, père d’un enfant qui était à l’abri dans l’établissement au moment des faits.
«On est atterrés et choqués par ce qui s’est passé, a confié au Figaro Marc Sztulman, secrétaire général du Conseil représentatif des insititutions juives de France (CRIF) en Midi-Pyrénées. On s’est attaqué à des enfants dont le seul tort était de vouloir aller à l’école.»
«Toulouse n’est pas épargnée par la montée générale de l’antisémitisme dans le pays depuis une dizaine d’années, poursuit Marc Sztulman. Il y a eu des actes sporadiques, qui ont monté en gravité à chaque fois. Cela a d’abord commencé par des insultes, puis des aggressions physiques, jusqu’à des tirs à la carabine sur la vitrine d’un boucher cacher, mais à chaque fois on nous disait qu’il s’agissait de délits courants. Ce n’est que quand il y a eu une attaque à la voiture-bélier contre une synagogue à Toulouse en 2009 qu’on a enfin reconnu qu’il pouvait y avoir des mobiles antisémites. Et maintenant on s’attaque à une école et à des enfants, jusqu’où cela va-t-il aller?»
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est dite «choquée et consternée». Elle souligne que «pour la première fois depuis plus de 50 ans, on assiste au meurtre d’enfants juifs».
A l’aéroport d’Orly, le grand rabbin de France Gilles Bernheim, a déclaré auFigaro: «Je prends l’avion pour me rendre au chevet des victimes. Je connais la famille qui a été tuée, un père et ses enfants. Je suis horrifié par cet acte, comme toute la communauté juive. J’ignore si cette école a déjà fait l’objet d’une menace. Je me rends auprès des responsables de l’école pour être à leur côté de ce moment de deuil.»
«Cette attaque est une attaque contre la communauté juive dans son ensemble», a ajouté la conférence européenne des rabbins (CER), dont le grand rabbin de France Gilles Bernheim est vice-président.