Parfaitement emmené par l’équipe Columbia,
Mark Cavendish a remporté haut la main la première étape en ligne du Tour de France 2009 dimanche, à Brignoles. Le sprinter anglais s’est imposé devant Tyler Farrar (Garmin) et Romain Feillu (Agritubel). Fabian Cancellara reste en jaune.
On ignore comment ce Tour de France s’achèvera. Mais le premier week-end de cette 96e édition a répondu à la plus limpide des logiques. Après la démonstration de Fabian Cancellara, le meilleur rouleur du monde, dans le contre-la-montre inaugural samedi, Mark Cavendish, le sprinter le plus rapide de la planète, a dominé haut la main le premier sprint massif de l’épreuve. Comme une évidence. En vitesse pure, le Britannique n’a pas de rival actuellement dans le peloton. Quand il est bien lancé par son équipe, comme ce fut le cas à Brignoles, il n’y a rien à faire contre lui.
Une fois encore, le train jaune de la Columbia a parfaitement oeuvré dans le final. Bien protégé, Cavendish a ainsi évité la cassure provoquée par une chute dans le peloton à 700 mètres de la ligne d’arrivée, contrairement à certains de ses plus dangereux rivaux, comme Tom Boonen, Daniele Bennati ou Danilo Napolitano. Ils n’étaient dès lors plus qu’une quinzaine à pouvoir briguer cette première étape en ligne. Les deux Mark sont alors entrés en scène. Renshaw, parfait dans son rôle de poisson pilote, s’est écarté au moment opportun pour laisser Cavendish avaler les 200 derniers mètres, seul devant. L’Américain Tyler Farrar (Garmin) n’avait ni la puissance ni la vitesse nécessaires pour venir sauter l’homme de l’ile de Man.
Feillu, mention bien
Pour Cavendish, c’est peut-être le début d’une formidable moisson. Le voilà en tout cas en avance sur son tableau de marche de l’an dernier, puisqu’il n’avait signé le premier de ses quatre succès que lors de la 5e étape. Sur le Giro, cette année, il avait également dû laisser les deux premiers sprints à Alessandro Petacchi avant de décrocher sa première victoire. Cette fois, il a frappé d’entrée et il y a tout lieu de croire que ce n’est pas fini. Dès lundi, sur la route de La Grande-Motte, il sera le grandissime favori. Au passage, il a marqué son territoire pour le maillot vert, déjà accroché sur ses épaules. Quelle saison en tout cas de la part de Cavendish, déjà crédité de 14 bouquets. Il n’est plus qu’à trois unités de son total 2008, déjà remarquable. Il pourrait bien dépasser cette marque d’ici les Champs-Elysées.
Derrière l’intouchable anglais, les autres ont fait ce qu’ils ont pu. A ce petit jeu, Romain Feillu n’a pas démérité. Le sprinter de poche a pris la troisième place. C’est la quatrième fois que le sprinter de poche finit à ce rang sur une étape du Tour, dont deux fois lorsque Cavendish gagne. Il a notamment devancé Thor Hushovd (Cervelo), seulement 4e. Jolie performance d’ensemble également des Bbox Bougues Telecom, qui placent trois de leurs hommes dans le premier paquet: Yukiya Arashiro (5e), William Bonnet (7e) et Saïd Haddou (13e).
Avant ce dénouement attendu, l’étape s’était déroulée selon un scénario (trop) bien huilée. Avec son échappée au long cours, condamnée sans avoir pu y croire puisque le peloton, bien tenu par les Saxo Bank, n’a jamais laissé plus de 5’20 » aux échappés. C’était trop peu pour que Cyrdil Dessel, Stef Clement, Stéphane Augé et Jussi Veikkanen puissent espérer quoi que ce soit. Veikkanen n’a toutefois pas tout perdu, puisque le Finlandais récupère le maillot à pois du meilleur grimpeur. C’est toujours ça de pris. Le maillot jaune, lui, est toujours pour Fabian Cancellara, qui passera lundi la 10e journée en jaune de sa carrière. Peut-être pas la dernière, puisqu’il n’y a plus de bonifications en jeu. Si l’étape s’achève au sprint à La Grande-Motte, le règne de Cancellara se prolongera. Ce serait une bonne nouvelle pour lui… et pour Cavendish.