Tourisme : la formule « loger chez l’habitant » boudée à Jijel

Tourisme : la formule « loger chez l’habitant » boudée à Jijel

JIJEL – La formule « loger chez l’habitant », instituée par une instruction ministérielle il y a 4 ans, ne semble pas trouver d’écho favorable à Jijel en raison de la réticence de loueurs de structures d’accueil, a-t-on appris auprès du directeur de wilaya du Tourisme et de l’artisanat.

Parue le 16 juin 2012, cette instruction cosignée par les ministères de l’Intérieur et des collectivités locales (MICL) et du Tourisme et de l’artisanat (MTA), prévoyait à l’origine de recenser toutes les structures d’accueil des estivants de façon à disposer de statistiques fiables et d’un aperçu sur les potentialités d’hébergement dans le domaine touristique, a précisé Noureddine Mansour.

Cette initiative n’a pas trouvé de répondant auprès de nombreux propriétaires d’espaces à louer du fait, entre autres, de l’absence de documents nécessaires pour les structures proposées à la location, l’absence de permis de construire et du titre de propriété notamment, selon ce responsable.

Dans le même contexte, M. Mansour a estimé que le texte de la circulaire devrait être revu et reformulé pour « mieux coller » à la réalité et amener ces opérateurs à adhérer à cette démarche.

                                Des transactions dans l’opacité

  

Sur le terrain, l’on s’interroge encore et toujours sur les conditions d’accueil dans ces structures qui ne semblent pas « coller » aux slogans publicitaires affichés sur les multiples panneaux et pancartes qui inondent la ville.

Outre les agences immobilières ou agences de voyage dument habilitées à ce genre de transactions, beaucoup de citoyens s’improvisent loueur de structure d’hébergement (maison, villa ou étage de villa), en l’absence de réglementation idoine.

Ceux-là servent, en fait, d’intermédiaires activant au moyen de simples téléphones, contribuant ainsi à « gonfler » le montant de la location proposée.

Il n’y a qu’à voir les pans de murs, les supports électriques (pylônes), devantures, voire des murs de clôture de à cimetière pour se rendre compte de la frénésie qui s’est emparée de ces « marchands de sommeil » communiquant leurs coordonnées pour d’éventuelles réservations.

Certaines structures proposées à la location sont parfois vétustes, insalubres, peu ou pas entretenues, et sont divisées de manière à générer le plus de revenus possibles en maximisant le nombre de locataires.

C’est le cas de garages, de bâtisses à l’état de chantier ou encore de réduits ne disposant pas de commodités au sens propre du terme pour assurer un séjour normal et confortable, loués pourtant à prix d’or.

A Jijel, la formule « loger chez l’habitant », lancée ces dernières années, est une nouvelle tendance qui a fait beaucoup de chemin, voire extra-muros pour gagner plusieurs localités situées sur les hauteurs de la région (Texenna, Djimla, à) où les vacanciers s’installent à la recherche de la fraicheur, de la quiétude et de l’isolement.

Quant aux prix, ceux-ci ne cessent de grimper au fil des ans, vu la demande qui monte crescendo et les réservations qui se font bien avant la saison estivale.

Les transactions négociées généralement entre les deux parties se déroulent dans l’opacité.