Tout en affirmant qu’une enquĂŞte est en cours pour l’activitĂ© complĂ©mentaire, Boudiaf aux mĂ©decins : «Attendez-vous Ă  des surprises !»

Tout en affirmant qu’une enquĂŞte est en cours pour l’activitĂ© complĂ©mentaire, Boudiaf aux mĂ©decins : «Attendez-vous Ă  des surprises !»

Une enquĂŞte est en cours au niveau national pour faire la lumière sur l’activitĂ© complĂ©mentaire des mĂ©decins qui sont Ă  cheval entre les deux secteurs, public et privĂ©. «Attendez-vous Ă  des surprises !», a averti le ministre de la SantĂ©.

En dépit de l’instruction ministérielle confirmant le gel de l’activité complémentaire, adressée aux directeurs de santé de wilaya (DSP) afin de veiller au respect de cette interdiction, les praticiens de la santé publique et les infirmiers continuent d’activer dans le public et dans le privé en parallèle avec la complicité des gestionnaires de ces établissements.



Le gel de cette activité complémentaire pas été respecté tantôt par les praticiens de la santé publique, les infirmiers, ou encore par les DSP sommés de sévir contre cette pratique qui nuit au service public. Cette instruction ministérielle N° 561/2014 stipule qu’il est inadmissible que des médecins exercent dans les deux secteurs, privé et public. L’instruction n’écarte pas les médecins retraités des cliniques privées qui sont en congé hebdomadaire et annuel. Les gestionnaires des hôpitaux ainsi que les médecins ont ignoré cette instruction dans le but de maintenir le chaos régnant dans le secteur de la santé.

Etre à cheval entre les deux secteurs, public et privé, n’aidera en aucun cas le malade. Pour le système de la santé publique, l’impact n’est pas brillant, les hôpitaux publics restent sans médecins. Le maintien de cette pratique a détruit le service public et par conséquent la santé des citoyens. Cette double activité est aujourd’hui en partie à l’origine de plusieurs dysfonctionnements dans les établissements sanitaires relevant du secteur public.

Les médecins qui optent pour cette activité dans le but de bénéficier d’une double rémunération, laissent des malades sans prise en charge. Ces derniers se retrouvent contraints d’attendre plusieurs jours sur le lit d’un hôpital afin de recevoir quelques soins. Pis encore, de nombreux malades qui se rendent dans les hôpitaux publics pour se soigner se retrouvent réorientés par leurs médecins traitants vers des cliniques privées. Dans certains cas en relation avec ces activités complémentaires, le personnel ayant la possibilité d’exercer parallèlement dans le public et dans le privé subtilise des médicaments qui coûtent très cher à l’Etat, pour les revendre ensuite aux cliniques privées.

Une situation intolérable qui a poussé le département de la santé à sévir en interdisant cette activité tant contestée par les malades. A traves cette instruction, Abdelmalek Boudiaf voulait mettre de l’ordre dans le secteur public. Mais en réalité, cette mesure n’a pas fait peur aux praticiens, aux infirmiers ainsi qu’aux gestionnaires des établissements publics. C’est pourquoi Boudiaf a lancé une enquête pour déterminer les personnes impliquées dans cette pratique. A cet effet, il a promis des sanctions à leur égard.

«J’ai des informations sur cette pratique qui ne vous honore pas. Si vous voulez quitter le public, allez-y, mais je ne veux pas de cette double activité», a déclaré le ministre en direction des médecins, lors d’une visite d’un CAC dans la wilaya de Sétif. «Une enquête est en cours, attendez-vous à des surprises», a-t-il averti, soulignant que «c’est aux médecins de choisir le secteur dans lequel ils veulent évoluer, les patients ne devant en aucun cas être pris en otages de situations ambiguës».

Nécessité de promouvoir la santé de proximité

L’autre point qui tient à cœur le ministre de la Santé est la promotion de la santé de proximité. Lors de sa visite dans la capitale des Hauts-Plateaux, il a mis l’accent sur ce point dans le cadre de la nouvelle approche de gestion des hôpitaux. La santé de proximité est le point focal de la stratégie sanitaire du pays, a précisé Boudiaf, soulignant que cette nouvelle politique contribuera à alléger la pression sur les Centres hospitalo-universitaires (CHU) et permettra à ces structures de santé de se concentrer sur leur mission principale, celle de la formation, de la recherche scientifique et des soins de haut niveau.

«Ce n’est pas normal d’évacuer un malade atteint de cancer de Constantine ou de Annaba vers Sétif, alors que les deux wilayas ont chacune bénéficié d’un CAC», s’est -il exclamé. Le ministre a instruit les cadres de son secteur d’œuvrer à «concrétiser les nouvelles orientations» avant de donner un délai «jusqu’au mois de mars 2016» pour «réactiver» le rôle des salles de soins et d’autres structures de proximité du secteur de la santé.

L. A. R.