Tout en promettant des sanctions contre le Maroc : Hayatou avoue qu’il y aura des “imperfections” en Guinée

Tout en promettant des sanctions contre le Maroc : Hayatou avoue qu’il y aura des “imperfections” en Guinée

Bien que la CAF ait réussi à sauver la face en trouvant un pays preneur, en l’occurrence la Guinée équatoriale, pour l’organisation de la CAN 2015 après le désistement du Maroc, le président de l’instance suprême du football africain a avoué qu’il va y avoir quelques imperfections dans l’organisation de la compétition, vu le délai court qui nous sépare du coup d’envoi de l’épreuve, programmé le 8 janvier 2015. “Honnêtement, c’est un délai assez court. Mais on ne peut pas faire autrement. La Guinée équatoriale et la CAF vont se mobiliser jour et nuit pour essayer de faire au mieux. Il y aura des imperfections. Il ne faut pas se voiler la face.

Soixante-quatre jours ne suffisent pas à organiser une telle compétition normalement. Mais nous allons faire le maximum pour que cette compétition se déroule dans de très bonnes conditions”, a dit Issa Hayatou dans un entretien qu’il a accordé à RFI avant de revenir sur les circonstances du choix “surprise” de la Guinée équatoriale, au moment où les observateurs s’attendaient plutôt à des pays tels le Nigeria, l’Algérie, le Soudan ou l’Egypte, confirmant qu’ils étaient pressentis pour accueillir la CAN 2015. “Quand on a eu ce problème de report, on s’est directement adressé aux pays qui ont déjà organisé la CAN, entre autres la Guinée équatoriale qui a co-accueilli le tournoi en 2012. Je suis venu hier pour rencontrer le président qui a accepté. Depuis la CAN 2012, les Equato-guinéens ont construit deux stades à l’intérieur du pays.

Ce sont ces deux villes (Mongomo et Ebebiyin) que l’on va visiter maintenant. Quant aux problèmes d’hôtellerie, il n’y en a pas. Nous sommes en train de manger dans un hôtel quasiment 5 étoiles à Mongomo. Donc, il n’y a pas de problèmes particuliers. Je vais voir le reste des infrastructures”, et d’ajouter : “La Guinée équatoriale ne faisait pas partie des quatre pays pressentis au départ, l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Ghana et le Soudan. Mais nous avons eu des déboires avec eux. D’autres pays sont concernés par des élections ou manquent d’infrastructures. On s’est donc replié vers la Guinée équatoriale.

Nous avons entendu ici et là que la candidature de l’Angola était étudiée. Nous n’avons jamais saisi l’Angola, le Nigeria et l’Egypte. On connaît quand même le continent africain ! On sait où sont les problèmes et où on peut aller ou pas.” “Le Soudan a dit ‘’non’’ parce qu’ils ont des élections présidentielles en janvier/février. Le Ghana a expliqué que sa population n’était pas favorable à la CAN par peur du virus Ebola. L’Algérie a expliqué que ses infrastructures ne seraient pas prêtes à temps. Tous les autres pays candidats, ça relève de l’imagination de la presse”, a précisé l’homme fort de la CAF.

“Le Maroc sera sanctionné”

Ce dernier n’a pas manqué en outre de confirmer l’option du Qatar, dont les décideurs se sont déclarés disposés à organiser la compétition au cas où la CAF ne trouverait pas un pays du continent pouvant suppléer la défection du Maroc. “La solution du Qatar était là aussi. Les Qatariens ont dit que si nous le leur demandions, et que si nous n’avions pas de solution, ils étaient là, entièrement disposés à voler à notre secours. Fort heureusement, la Guinée équatoriale a accepté. Il nous reste à remercier le Qatar pour sa bonne volonté et sa coopération”, a-t-il ajouté. Concernant les sanctions qui seront prises à l’encontre du royaume chérifien, le patron de la CAF n’y est pas allé par quatre chemins en affirmant que le règlement sera appliqué afin que l’institution qu’il dirige ne soit pas confrontée à une telle situation à l’avenir. “On appliquera nos règlements. Ils sont clairs.

Souvenez-vous, en 1996, le Nigeria avait boycotté la compétition. Le président avait refusé que son pays aille en Afrique du Sud. Pendant quatre ans, ils ont été suspendus. Une sanction prévue par le règlement. Il n’y aura pas deux poids, deux mesures. Il n’est pas question de laisser cet état d’esprit s’instaurer. Cela risque de porter préjudice sérieusement au football en Afrique”, avant de préciser que “la Guinée équatoriale a déjà pris des dispositions pour lutter contre le virus Ebola et qu’il n’y aura aucune crainte pour les sélections nationales qui participeront à l’épreuve tout comme pour les spectateurs”. “Dans un premier temps, a-t-il dit, le président avait fait fermé ses lignes aériennes avec les pays concernés (par l’épidémie), car il n’était pas équipé. Aujourd’hui, il a rouvert les frontières, mais il y aura des contrôles partout, notamment dans les aéroports.

Il a acheté tout ce qu’il faut pour veiller à l’entrée et à la sortie des gens de son territoire”, avant de conclure que la Guinée équatoriale participera à la CAN en tant que pays hôte, même si elle a été disqualifiée par la CAF pour avoir utilisé un joueur non éligible. “On l’avait disqualifiée en raison de la présence d’un joueur non réglementaire. Qu’allez-vous me conseiller ? De ne pas les prendre ? A l’heure actuelle, nous n’avons pas le choix. Ils ont volé à notre secours. La Guinée équatoriale sera présente, à la place du Maroc. Il n’y a aucun problème”, a-t-il conclu.