Le ramadhan est à nos portes. La solidarité gouvernementale, qui se manifeste chaque année, aura bel et bien lieu mais pas comme annoncée.
Le gouvernement a décidé de maintenir l’ancienne formule, le couffin du Ramadhan, au détriment du chèque, en prévision du mois sacré de Ramadhan qui frappe, déjà aux portes.
Les familles démunies n’auront pas droit aux chèques. Les pouvoirs publics préfèrent continuer à agir à travers le couffin, bien que cette option a montré ses limites tant sur le plan de la transparence que celui de l’efficacité. Ainsi, l’option du chèque s’en va avec son initiateur.
Annoncé au mois d’avril dernier par l’ex-ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, ce projet est tombé à l’eau. Pourquoi? La question reste posée. Bien que tout le montage financier de l’opération ait été élaboré et que le montant global de l’aide financière ait été évalué à près de 4 milliards de dinars, l’opération est stoppée net.
A raison de 3.000 DA, l’aide devait être octroyée pendant le Ramadhan aux familles démunies qui comptent un nombre total de nécessiteux se chiffrant à 1.547.950 personnes. Lors d’une séance de travail, tenue le 14 juin dernier, la commission nationale de solidarité a fait part d’une proposition dans ce sens.
Une proposition qui a été transmise ensuite au gouvernement. Il s’agissait alors d’octroyer dès cette année un chèque de 3.000 DA par famille nécessiteuse pour le mois sacré du Ramadhan.
Après examen, le gouvernement a décidé d’y surseoir, jugeant que la procédure était compliquée, quelque peu. La principale raison avancée réside dans les délais que nécessitent les transactions au niveau des centres postaux. Les familles nécessiteuses risquent, dans ce sens, d’être déçues de ne pouvoir recevoir l’aide, à temps. Pour cela, «il fallait juste agir à temps», commentait hier un citoyen habitué à la solidarité étatique.
Le chèque offre, en effet, l’avantage de la discrétion, de la décence et surtout il laisse aux bénéficiaires la possibilité de choisir les denrées dont il a réellement besoin, à l’inverse du couffin dont le contenu laisse souvent à désirer et auxquelles certaines familles nécessiteuses refusent de tendre la main, dignité oblige.
La nouvelle formule de solidarité offre cette possibilité de préserver ce sentiment aux démunis. Le ministre de la Solidarité a, lui-même, reconnu tous les avantages de la nouvelle formule.
La proposition de la commission prévoit, par ailleurs, une aide supplémentaire à travers un chèque nominal de 500 DA par enfant ou personne à charge, jusqu’à concurrence de 4 personnes par famille, qui devait s’ajouter au chèque par le département de la solidarité tel qu’avancé dans son projet.
Le recensement rigoureux des futures familles bénéficiaires de la formule «chèque» est achevé dans toutes les wilayas, a précisé M. Saïd Barkat, le nouveau ministre de la Solidarité et de la Famille. Plus de 115.000 familles nécessiteuses et non assurées sociales ont été recensées. Ces familles devaient recevoir leur chèque 15 jours avant le mois de Ramadhan, avait indiqué le ministre.
En dépit des nombreux scandales, qui ont éclaté un peu partout sur le territoire national, et malgré le travail de recensement qui a été fait au niveau des directions des affaires sociales de wilaya, des familles nécessiteuses doivent attendre l’année prochaine pour recevoir l’assistance étatique sous forme de chèque.
Ali Karimou