La radiologie interventionnelle, une discipline médicale en pleine expansion, représente la section thérapeutique de la radiologie. Ce domaine regroupe des méthodes chirurgicales mini-invasives qui, dans certains cas, se substituent à la chirurgie traditionnelle ou sont proposées lorsque cette dernière n’est pas envisageable.
En radiologie interventionnelle, le traitement consiste à administrer un médicament par voie intraveineuse, avec une concentration 100 fois supérieure à celle utilisée habituellement, ce qui permet de détruire les cellules tumorales de manière bien plus efficace. Parmi les nombreuses techniques disponibles, l’embolisation se distingue par son approche qui consiste à atteindre l’organe cible en passant par les vaisseaux sanguins. L’embolisation signifie, en essence, le blocage de ces vaisseaux.
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Cette intervention permet non seulement de fermer les vaisseaux malades, mais aussi de piéger le médicament chimiothérapeutique à l’intérieur de la tumeur, à une concentration 100 fois plus élevée que celle obtenue par voie systémique classique. Ainsi, le médicament peut éliminer les cellules tumorales de manière plus ciblée, avec des effets secondaires systémiques minimaux pour le patient.
Les effets indésirables couramment associés à la chimiothérapie, tels que les nausées, les vomissements, les troubles digestifs et neurologiques, ainsi que la perte de cheveux, sont soit absents, soit nettement réduits dans ce type de traitement. L’objectif principal est de minimiser les dommages pour le patient tout en préservant au maximum l’intégrité des tissus sains.
Dans quelles maladies utilise-t-on la chimio-embolisation ?
La chimio-embolisation est une technique d’embolisation réalisée avec un médicament chimiothérapeutique, principalement appliquée aux organes atteints de cancer, avec le foie en tête de liste. Bien que l’utilisation de cette méthode permette de traiter divers organes, c’est au niveau du foie que ses effets bénéfiques sont les plus documentés.
Le foie, étant l’organe le plus fréquemment touché par les métastases, joue un rôle crucial dans la progression des cancers avancés. Les métastases hépatiques sont souvent la principale cause de décès chez les patients atteints de cancers en phase terminale, déterminant ainsi leur espérance de vie. On utilise donc la chimio-embolisation fondamentalement pour traiter les tumeurs hépatiques, qu’elles soient primaires ou métastatiques.
Quand réalise-t-on la chimio-embolisation ?
En médecine, les décisions thérapeutiques suivent toujours des algorithmes, établis pour maximiser les bénéfices pour le patient. Lorsqu’une ablation chirurgicale est possible pour traiter des tumeurs du foie, qu’elles proviennent des tissus du foie lui-même ou qu’elles soient des métastases, elle permet de prolonger la vie du patient.
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Cette approche repose sur des preuves scientifiques, bien que des exceptions existent, notamment pour certaines métastases, comme celles provenant du système intestinal. À mesure que les études se multiplient, le niveau de preuve pour d’autres types de métastases s’améliore également.
Cependant, lorsque la taille, l’emplacement ou l’état de la tumeur hépatique empêche une intervention chirurgicale, la chimio-embolisation devient une option privilégiée. Cette méthode partage en réalité la même logique que la chirurgie, en visant à éliminer les cellules tumorales tout en préservant autant que possible les tissus sains.
La chimio-embolisation prolonge-t-elle la vie du patient ?
Prenons l’exemple des métastases provenant du système intestinal qui se propagent au foie. Près de 30 % des patients, soit environ 1 patient sur 3, présentent déjà des métastases hépatiques au moment du diagnostic. L’ablation chirurgicale de ces métastases prolonge la vie du patient, comme le montrent des données statistiques accumulées au fil des années.
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Toutefois, seulement 15 à 20 % des patients peuvent bénéficier de cette chirurgie, ce qui signifie que la majorité d’entre eux ne sont pas candidats à l’ablation des métastases hépatiques. Dans ces cas, la chimio-embolisation, une forme de « chirurgie minimale », s’avère être une alternative efficace. Bien que la chimiothérapie ait connu des avancées significatives, la chimio-embolisation a démontré une capacité à augmenter l’espérance de vie de 20 % chez les patients résistants aux traitements chimiothérapeutiques conventionnels.
De quel type de processus s’agit-il et combien de temps cela prend-il ?
La chimio-embolisation est en fait une procédure angiographique. Elle consiste à accéder aux veines du foie via une approche par l’aine, parfois par le bras, à l’aide d’un cathéter. Une fois les veines du foie atteintes, de plus petits tubes sont utilisés pour cibler les veines alimentant la tumeur.
Des substances obstruant les vaisseaux sont alors injectées pour bloquer l’approvisionnement sanguin de la tumeur. Cette procédure prend généralement environ une heure, bien que la durée puisse varier en fonction de l’état du patient.
Y a-t-il des effets secondaires ?
Grâce aux avancées technologiques, les patients ne restent généralement qu’un jour à l’hôpital après une chimio-embolisation. Il est possible que des effets secondaires apparaissent, tels que des douleurs, de la fièvre ou des nausées, principalement dans les premières 24 heures suivant l’intervention. Un léger malaise pseudo-grippal peut persister entre une semaine et dix jours. Toutefois, ces symptômes sont bien moins intenses que ceux d’un traitement par chimiothérapie.
Quel est le taux de réussite ?
Le succès des traitements contre le cancer s’améliore continuellement avec ce type d’intervention. Les techniques évoluent et les chercheurs développent de nouveaux médicaments, ce qui renforce l’efficacité du traitement et ouvre la voie à des combinaisons avec d’autres agents chimiothérapeutiques. L’introduction de nouvelles méthodes et traitements continue de faire progresser les taux de réussite.
Qu’est-ce que la radio-embolisation ?
La radio-embolisation est une méthode similaire, administrée par voie intraveineuse. Elle consiste à injecter un agent radio-thérapeutique directement dans la tumeur, ce qui permet d’appliquer une forme de « radiothérapie interne ».
De petites particules émettant des radiations sont ainsi transportées jusqu’à la tumeur, ciblant spécifiquement la zone affectée. Contrairement à la radiothérapie externe, qui peut endommager les tissus avoisinants, cette technique concentre les radiations exclusivement sur la tumeur, minimisant les effets secondaires.
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Outre le cancer du foie, les médecins utilisent la radio-embolisation pour traiter d’autres types de tumeurs, comme celles du poumon. Elle peut aussi s’appliquer aux tumeurs rénales en cas de saignements excessifs.