Le Collectif national des barreaux pour la libération des détenus d’opinion a décidé de boycotter l’instruction des tribunaux de Sidi M’hamed et Bab El Oued ainsi les audiences de la chambre d’accusation de la cour d’Alger. Cette décision prise à l’issue de la réunion du collectif tenue le 17 octobre au siège du bâtonnat de Tizi Ouzou, a été motivée par « l’entêtement » des deux tribunaux «à faire perdurer la détention provisoire pour des raisons non fondées ». Le collectif d’avocat précise que plusieurs tribunaux dans plusieurs wilayas ont prononcé la libération de plusieurs détenus dans différents dossiers, sauf les deux tribunaux de Sidi M’hamed et de Bab El Oued.
» La chambre d’accusation de la cour d’Alger a confirmé toutes les ordonnances de mandat de dépôt de ces deux tribunaux et a refusé toutes les demandes de mise en liberté formulées par la défense. Ne pouvant cautionner de telles procédures en violation de tout bon sens et entendement, le collectif a pris la décision de boycotter l’instruction de ces deux tribunaux et les audiences de la chambre d’accusation de la cour d’Alger», a annoncé le collectif dans un communiqué rendu public.
Néanmoins, la défense a rassuré les familles des détenus qu’elle « sera présente en force les jours des procès et pèsera de tout son poids pour faire triompher la justice».
En appelant à une bonne application de la loi et dénonçant l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, le collectif d’avocats souligne que des citoyens « sont arrêtés pour des faits qui ne constituent guère des délits» et que
« les détenus sont devenus des otages entre les mains des tenants du système. »
Par ailleurs, les avocats ont réitéré leur soutien « indéfectible au peuple, aux détenus et à leurs familles ».
