L’entrée en vigueur jeudi, du Traité d’entraide judiciaire entre l’Algérie et les Etats-Unis constitue inévitablement ce nouveau saut qualitatif dans les relations qu’entretiennent les deux pays. Des relations qualifiées «d’excellentes», eu égard notamment à la vision commune que partagent les deux Etats sur de nombreuses questions. En effet, en sus de ce nouveau Traité qui représente, sans nul doute, une valeur ajoutée à la coopération judiciaire algéro-américaine, les deux pays entretiennent, c’est connu, de solides rapports dans le domaine sécuritaire, plus particulièrement dans le volet lié à lutte antiterroriste.
Que de fois des responsables américains ont-ils mis en relief, voire même loué l’Algérie pour l’efficience de ses méthodes actionnées dans le sillage de la lutte contre le terrorisme et l’extrémise violent d’une part, mais aussi pour ses efforts consentis pour asseoir une stabilité régionale durable, de l’autre. L’objectif gagé à ce propos est celui de parvenir à éteindre efficacement ces «brasiers» qui enflamment encore les pays de la région voués, pour certains à une instabilité chronique provoqués par les événements dits, du printemps arabe et «infestés», pour d’autres par des groupuscules terroristes, auteurs de plusieurs méfaits sur leurs territoires respectifs.
Bien avant les fameux événements ayant caractérisé l’année 2011, les Etats-Unis considéraient l’Algérie comme étant un pays qui occupe un rôle «pivot» au double plan maghrébin et africain. Ceci eu égard certes au positionnement géostratégique de notre pays, mais également compte tenu de la sagesse dont a toujours fait preuve le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika dans son approche réservée au traitement des questions régionales. «Bouteflika est un grand homme d’Etat et un sage de la région, non seulement en ce qui concerne le Maghreb dont il est un grand connaisseur, mais bien au-delà». Ce propos imprégné d’une reconnaissance certaine, est de l’ancienne secrétaire d’Etat US, Mme Condoleezza Rice, en août 2008, à l’issue d’une audience qui lui a été accordée par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Durant le mois de mai de la même année, la diplomate américaine avait aussi fait savoir publiquement que «l’Algérie est un leader de sécurité régionale et internationale». Depuis, les USA sont restés sur les mêmes considérations élogieuses vis-à-vis de l’Algérie, ce qui est à même de certifier de l’excellence des liens de coopération entretenus entre Alger et Washington. En attestent les propos de John Kerry qui a occupé lui aussi le poste de secrétaire d’Etat dans l’administration d’Obama «Comme toujours, j’apprécie énormément les efforts déployés par l’Algérie pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel», a souligné John Kerry dans sa réponse à une lettre de félicitations que lui a adressée le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, suite à la signature d’un accord sur le nucléaire iranien. Après l’élection du président Donald Trump, la nouvelle administration US anotamment affirmé son soutien en faveur de la consécration du nouveau modèle de diversification économique initiée par les autorités algériennes. Aussi, «le dialogue stratégique» entre l’Algérie et les USA a fait l’objet d’une nouvelle dynamique depuis l’élection du nouveau du locataire de la Maison Blanche. Des discussions régulières ont été menées entre les deux parties dans le but évident de consolider leurs relations bilatérales. En ce sens, l’on peut citer à titre illustratif celles qui ont marqué la visite des assistants de la Commission des affaires étrangères US et du Service de recherche du Congrès qui se sont rendus en Algérie le 8 avril dernier. Durant son séjour de deux jours en Algérie, la délégation américaine a rencontré de hauts fonctionnaires, des représentants des partis politiques et de la société civile «pour s’enquérir de la situation politique et économiques actuelle de l’Algérie et des domaines potentiels de coopération bilatérale», a-t-on expliqué dans un document de l’Ambassade des Etats-Unis à Alger. C’est donc dans cette dynamique de partenariat très positive qu’est intervenue l’entrée en vigueur du Traité d’entraide judiciaire entre l’Algérie et les Etats-Unis. En vertu de ce nouveau de document, «les deux pays s’engagent à s’entraider pour réprimer, enquêter, et engager des poursuites judiciaires pour de graves infractions pénales – notamment les infractions liées au terrorisme, aux crimes violents, aux crimes financiers et au trafic de drogue– créant ainsi le premier cadre bilatéral d’entraide judiciaire entre les États-Unis et l’Algérie» ont fait savoir les mêmes services de l’ambassade américaine dans un communiqué de presse.