Traite des personnes: « Le peu » de cas signalés en Algérie sont des « cas isolés » (ONUDC)

Traite des personnes: « Le peu » de cas signalés en Algérie sont des « cas isolés » (ONUDC)

496854c5d0e7b3c8ead53c10d1fab92d_L.jpgALGER- Le représentant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Panagiotis Papadimitriou, a indiqué mardi à Alger que « le peu de cas » de traite des personnes signalés en Algérie « sont des cas isolés ».

« Le peu de cas signalés de traite des personnes en Algérie sont des cas isolés », a indiqué M. Papadimitriou à l’ouverture d’un atelier de deux jours organisé par l’ONUDC sur la sensibilisation en matière de lutte contre la traite des personnes au profit des journalistes et représentants des médias.

M. Papadimitriou, spécialiste de la prévention du crime et de la justice pénale, section de la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants, a ajouté que l’ONUDC « apporte son aide et sa contribution à l’Algérie dans le but de l’aider à identifier les cas qui seraient dans l’ombre ou qui ne sont pas visibles ».

De son côté, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Mourad Adjabi, a indiqué au sujet de la traite des personnes qu’il s’agit d’un « phénomène marginal » en Algérie, relevant que cet atelier a pour but d’expliquer et de faire comprendre le concept de la traite des personnes pour éviter les amalgames et les confusions.

Par ailleurs, M. Adjabi a fait savoir qu’un Comité interministériel de prévention et de lutte contre la traite des personnes sera mis en place en Algérie après la promulgation prochainement d’un décret présidentiel dans ce sens.

Ce Comité qui traduit l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre la traite des personnes sera chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre ce phénomène.

Il aura pour principales missions le suivi de l’application des instruments juridiques internationaux y afférents ratifiés par l’Algérie, la coopération et l’échange d’informations avec les organismes nationaux et internationaux, ainsi que la réalisation de programmes de formation et de sensibilisation sur cette question.

L’Algérie a mis en oeuvre un arsenal juridique pour incriminer tous les crimes et délits liés à la criminalité internationale dans le cadre du code pénal qui prévoit des peines sévères contre ceux qui se rendent coupables de tels délits.

La loi 09-01 du 25 février 2009 modifiant et complétant l’Ordonnance 66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal interdit « l’exploitation de la prostitution d’autrui ou toutes autres formes d’exploitation sexuelle, l’exploitation d’autrui dans la mendicité, le travail ou service forcé, l’esclavage ou les pratiques similaires à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ».

Cette loi considère comme traite des personnes « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’une ou plusieurs personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par l’enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiement ou d’avantages afin d’obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation ».

Il prévoit des peines d’emprisonnement de trois à 20 ans de réclusion et d’une amende financière de 300 000 à deux (02) millions de dinars, en fonction de la nature et de la gravité de l’infraction.

Le mois de juillet dernier, rappelle-t-on, le ministère des Affaires étrangères avait réagi au contenu du 16e rapport du département d’Etat américain sur la traite des personnes, en relevant avec un « profond regret » que ce rapport classe, encore une fois, l’Algérie dans une « catégorie3 » regroupant des Etats qui, « ne se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l’élimination de la traite et ne font pas d’efforts pour atteindre cet objectif ».

Il déplore cette appréciation qui, « loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation, continue de puiser surabondamment à des sources approximatives et manquant de crédibilité et de se fonder sur des informations erronées, voire fallacieuses ».

Le ministère avait relèvé, encore, que cette note qui « ne prend pas l’exacte mesure des efforts significatifs consentis par notre pays en matière de prévention de la traite des personnes, ne rend certainement pas justice à la posture claire et active qui est celle de l’Etat algérien sur cette problématique dans son ensemble, le fléau de la traite des personnes étant un phénomène marginal en Algérie et étranger aux valeurs et coutumes de la société algérienne ».

L’atelier sur la sensibilisation en matière de lutte contre la traite des personnes est animé par des experts de l’ONU et traite de plusieurs thèmes en relation avec ce phénomène.