Traitement des hépatiques : Quatre médicaments essentiels en rupture de stock

Traitement des hépatiques : Quatre médicaments essentiels en rupture de stock

Quatre médicaments considérés comme essentiels dans le traitement des hépatites sont introuvables, ou plus exactement en rupture de stock. Ainsi, après les cancéreux, les hépatiques souffrent de l’absence de médicaments. Selon certaines sources, la liste est encore longue. A cela s’ajoute la prise en charge qui reste en deçà des attentes.

L’Interferant pegyle, l’Antecavire, l’Adiefovire sont des médicaments prescrits pour les hépatiques, mais ils sont malheureusement non disponibles ces derniers temps, avons-nous appris, hier, auprès du président de l’Association SOS Hépatites, M. Abdelhamid Bouallag, lors de la célébration de la Journée mondiale des hépatites, organisée par l’association SOS-Hépatites à l’hôtel Essafir à Alger, en présence de malades et professionnels de la santé.

Cette rupture de stock est liée, selon M. Abdelhamid Bouallag, à un problème de dysfonctionnement des services. Il a expliqué que les hépatites, notamment la B et la C, ne peuvent être soignées que par des traitements ininterrompus. «Or, la rupture de stock de médicaments complique la situation des malades», a-t-il relevé, soulignant qu’un millier de malades sont en ce moment dans l’attente de ces médicaments, et cela depuis des mois.

«La Pharmacie centrale des hôpitaux ne dispose pas d’un programme prévisionnel dans la mesure où les hôpitaux eux-mêmes n’établissent pas ces programmes à temps, ce qui explique ces ruptures récurrentes de stock», affirme-t-il.

Des malades risquent des complications très graves pouvant aller jusqu’à la mort à cause de l’absence de ces médicaments», a déploré M. Bouallag.

De son côté, le Pr Nabil Debzi du CHU Mustapha a signalé que parmi les médicaments qu’on ne trouve pas le Tenofovir est très efficace.

Il a en outre noté qu’il n’est pas possible de traiter les hépatites sans examens biologiques, appelant à rationaliser le traitement au sein de centres thérapeutiques bien déterminés.

Malgré un budget de 3,5 milliards de DA, dégagé par les pouvoirs publics pour le traitement des hépatites, la prise en charge de cette pathologie demeure faible en Algérie.

Elle est loin de répondre aux exigences des personnes qui en souffrent, a indiqué le président de l’association SOS-Hépatites.

«L’Est algérien est une région endémique ou des milliers de patients sont atteints de cette maladie depuis des années, a-t-il expliqué.

Il a signalé que «la liste d’attente pour le traitement s’allonge tous les jours. Actuellement, des malades meurent faute de greffe hépatique». De son côté, le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Terfani, a indiqué qu’il s’agit d’un problème mondial de santé et que l’Algérie n’y échappe pas.

L’Algérie a mis en place un plan de lutte contre les hépatites depuis 2005. Le travail effectué par les associations est bénéfique. Il permet au ministère d’évaluer les actions entreprises dans le cadre du plan de lutte contre l’hépatite.

Amina Azoune