Transferts de fonds de la diaspora vers l’Algérie : Une tendance à la hausse en 2023

Transferts de fonds de la diaspora vers l’Algérie : Une tendance à la hausse en 2023

Les envois de fonds des émigrés algériens vers leur pays d’origine a progressé en 2023. Les transferts d’argent effectués par notre diaspora ont ainsi atteint un montant de 1,87 milliard de dollars l’année dernière. Il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis cinq ans, selon les données de la banque mondiale. Il demeure, néanmoins, en dessous de la barre des deux milliards de dollars et bien en deçà de la moyenne de nombreux pays africains.

Selon les statistiques de la banque mondiale sur les remises migratoires en 2023, ces transferts ont atteint environ 1,868 milliard de dollars. Cela représentent l’équivalent de 0,80 % du revenu national brut de l’Algérie. Le rapport note une augmentation par rapport à 1,705 milliard de dollars enregistré en 2022. Nous assistons de ce fait à une croissance significative de 8,72 % depuis l’année précédente.

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L’impact économique des envois de fonds ne se limite pas au niveau individuel. À l’échelle macroéconomique, ces transferts renforcent les réserves en devises du pays, ce qui est crucial pour maintenir la stabilité économique en période de crise. Alors que l’Algérie fait face à divers défis économiques, notamment des fluctuations des prix du pétrole, le soutien financier de ses citoyens vivant à l’étranger devient encore plus vital.

Transferts de fonds de la diaspora vers l’Algérie : Le plus haut niveau depuis 5 ans

Si l’on se fie aux données des années précédentes, on constate que le volume de ces transferts a augmenté pour la première fois depuis 5 ans. En 2021, ils ont atteint 1,79 milliard de dollars, tandis qu’en 2020, le montant était de 1,70 milliard de dollars. En 2019, ces transferts avaient également atteint 1,79 milliard de dollars.

De nombreux Algériens, vivant à l’étranger, recourent à l‘informel pour transférer de l’argent. Et ce, en raison de l’absence de canaux bancaires fiables. Ou encore, d’un cadre réglementaire stable. Ce recours à l’informel est également alimenté par l’écart significatif entre le taux de change officiel et celui pratiqué sur le marché parallèle. Cela rend les transferts bancaires moins attrayants.

Le niveau le plus élevé enregistré en 2014

Bien qu’un léger progrès soit enregistré en 2023, il reste en dessous du seuil des 2 milliards de dollars. Effectivement, les envois de fonds de la diaspora restent inférieure au record enregistré en 2014, avec 2,452 milliards de dollars. Un niveau inégalé depuis 10 ans.

La banque mondiale s’est basée sur les fonds transitant par des circuits bancaires officiels. Elle avait fait état, en juin, d’une stagnation de remises de l’émigration algérienne qui ne dépassent pas la barre des 2 milliards.

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Cette situation est préoccupante, car l’Algérie reçoit beaucoup moins de fonds que d’autres pays de la région. On citera l’Égypte et le Maroc, qui bénéficient de montants considérables. En effet, malgré une diminution des transferts de sa diaspora, l’Égypte continue de recevoir près de 20 milliards de dollars. Une disparité qui illustre les défis auxquels fait face l’Algérie pour capter les flux financiers de sa population à l’étranger. D’autant plus que des experts estiment qu’entre 4 et 5 milliards de dollars sont captés chaque année par le circuit informel.