60 ans, jour pour jour, après l’échec de la tentative de débarquement sur la baie des Cochons, et dans un contexte économique très difficile pour Cuba, un congrès pas comme les autres du Parti communiste Cubain se tient depuis hier, vendredi 16 avril, à huis clos, au
Raul Castro, âgé de 89 ans, frère du défunt Fidel Castro et premier secrétaire du parti socialiste Cubain, devrait prendre sa retraite au terme de ce congrès exceptionnel entamé hier vendredi, et qui va s’étendre sur 4 jours au terme desquels l’histoire de la nation cubaine va s’ouvrir sur une nouvelle page.
Tous s’accordent que Raul Castro, qui a cédé la présidence en 2018, après avoir remplacé son défunt frère Fidel, va également céder son poste de Premier secrétaire du Parti communiste, « force politique, dirigeante, unique et supérieure de la société et de l’État », au président Cubain Miguel Diaz-Canel, âgé de 60 ans, qui est perçu comme étant son protégé. Le passage du flambeau se fera au terme de ce congrés.
« La révolution est irréversible » à Cuba
Stéphane Witkowski, président du conseil d’orientation stratégique de l’Institut des hautes études sur l’Amérique latine (IHEAL), et spécialiste de Cuba, a affirmé que « Rien n’a été acté. Cela se fait par vote, lors du Congrès. Mais selon toute vraisemblance, ce sera lui ( Miguel Diaz-Canel NDLR). Le même spécialiste affirme pour France 24 que cette décision « s’inscrit comme une étape dans un processus de transition générationnelle entre ceux qui ont connu la révolution de 1959 et la nouvelle génération ».
À Cuba, et depuis la proclamation par Fidel Castro du caractère socialiste «irréversible» de la révolution cubaine, le président Cubain Miguel Diaz-Canel sera le premier civil à prendre les rennes du parti Unique, dans lequel il avait toutefois fait ses preuves. Raul Castro de son côté, va quitter la scène politique « avec la satisfaction d’avoir rempli mon rôle et avec confiance en l’avenir de la patrie » a-t-il déclaré lors de son dernier congrès.
Questionné sur ce qu’il va devenir après son retrait de la vie politique de Cuba, Raul Castro, qui avait fait exécuter, en 1959, sans procès 71 soldats de l’ancien régime, à Santiago de Cuba, a déclaré qu’il allait « s’occuper des petits-enfants » et « lire des livres comme le reste de la génération historique ». Raul cependant, semble marcher sur les pas de son frère Fidel « qui avait, lui aussi, renoncé à ses fonctions politiques les unes après les autres. Il avait ensuite adopté un statut neutre, de conseiller. Il se présentait d’ailleurs comme un ‘sage’. ».
Le dialogue avec les USA au cœur de son dernier discours
Raul Castro, connu pour être encore plus dur que son frère, mais aussi pour avoir rencontré Obama et le pape du Vatican, a prononcé un discours dans lequel il a appelé à un « dialogue respectueux » entre Cuba et les États-Unis.
Le bientôt nonagénaire a affiché lors de son dernier discours en tant que premier secrétaire du parti socialiste Cubain, sa « volonté de nouer un dialogue respectueux, une nouvelle forme de relations avec les États-Unis sans prétendre que, pour y arriver, Cuba renonce aux principes de la révolution et du socialisme ».
Il est à rappeler que Cuba souffre depuis 1962 d’un embargo imposé par les USA. Malgré une période éphémère et historique de détente dans les relations entre les deux pays entre 2016 et 2016, l’embargo qui s’est beaucoup renforcé sous le règne de Trump, sévit Toujours. Les citoyens de Cuba, l’un des derniers pays communistes au monde, vivent à l’ombre d’une véritable crise économique.
De son côté le président Américain Joe Biden, qui avait promis pendant sa campagne de revenir sur certaines sanctions, n’a pas prononcé un mot sur le cas de son voisin Cubain. Raul Castro a précisé que « L’objectif de ces mesures est d’étendre le siège économique » sur Cuba, « avec comme but déclaré d’étrangler le pays et de provoquer une explosion sociale ».